Argentine

                L'Argentine en bref:

 

39 millions d'habitants

5 fois la superficie de la France

Capitale : Buenos Aires

Religion: catholique

Monnaie: peso argentin

          Notre itinéraire en Argentine ira de Concordia à Salta en suivant la frontière est avec le Paraguay pour accéder à la Bolivie par le sud.

 

Le passage de frontière entre l'Uruguay et l'Argentine s'est passé en douceur mais sous la pluie , ce qui n'a pas flatté une région déjà peu attrayante : c'est plat, dédié aux eucalyptus d'abattage et aux orangers. Un intense trafic de camions , avec lesquels nous avons dû faire la queue à la pompe à gas-oil ( entre 1 et 1,40 euros).

 

Rien de spectaculaire donc : pour le fun, il faut vous reporter à notre premier site, comulysse, où on faisait la connaissance des merveilles de la région : le parc El Palmar, les Missions Jésuites et surtout les fameuses chutes d'Iguazu.

 

Une étape à Mercedes, capitale régionale du riz, petite ville de 40 000 habitants , au centre d'une région agricole . Certains bâtiments et maisons particulières de l'époque coloniale ont été restaurés, mais il y a mieux. On y trouve de nombreuses ferreterias ou quincailleries, des bourreliers et autres magasins pour les gauchos qui s'y fournissent en selles, étriers, cordes, chapeaux, bérets basques ( plus portés en Argentine que chez nous ). La spécialité semble être le travail du cuir de carpincho ou capibara ( sorte de gros rongeur de 50 kg environ) . Après nous être promenés dans cette ville paisible, nous avons passé la nuit en face de l'Hôtel de ville , sur la place principale où nous avions le wifi à domicile : un luxe rare ! En revanche, il y a plus calme comme bivouac.

 

 

 

 

 

 

A une dizaine de km de Mercedes, se trouve un lieu qui rend hommage à un personnage vénéré par certains argentins qui lui vouent un véritable culte : Antonio Gil, dit El Gauchito. Une sorte de Robin des Bois, moitié bandit, moitié redresseur de torts . Quand on circule dans le pays, on aperçoit partout sur les bords de route , de ces petits édicules ornés de rubans rouges, devant lesquels il est recommandé de klaxonner pour attirer la protection du « saint » sur son véhicule. C'est donc à Mercedes qu'il a été pendu, et maintenant l'endroit attire les foules, avec boui-boui, bazars de souvenirs etc...Nous avons nous aussi pendu notre petit ruban rouge au rétroviseur !

 

 

Direction : le Parc de Mburucuya .Nous nous enfonçons dans une région de marécages qui n'est pas sans rappeler le Pantanal brésilien : l'eau est partout, les rios ont débordé sur ces terres plates et le bétail a les pieds, et même plus, dans l'eau. Sous un ciel chargé, cette région a beaucoup de charme. Le parc Mburucuya est moins célèbre que son voisin Estero del Ibera, mais il a le mérite d'être moins fréquenté et sur notre route. Pâturages plantés de palmiers, pistes de sable orangé, il offre une grande biodiversité. Nous avons vu une grande quantité d'oiseaux. Hélas, à cause d'un pont emporté par une crue, nous avons dû faire un détour conséquent et pour parcourir 80 km, nous avons mis 5h1/2 : il faut dire que le goudron a laissé place au sable et si, au début, c'était très plaisant, par suite de pluies récentes, ça c'est méchamment gâté . Seuls les véhicules 4x4 et les chevaux peuvent passer dans cette boue grasse. Nous avons eu parfois des sueurs froides : mais , avançant parfois en crabe, amorçant quelques pas de tango, nous avons pu rejoindre la ville de Corrientes, désolés d'avoir dû jeter l'éponge pour la visite du parc ; manifestement personne d'autre n'avait pu passer depuis un moment.

 

 

 

 

Roque Saens Pena ,180 km plus à l'ouest, nous a permis d'oublier toute cette glaise et la fatigue de la route, grâce à ses thermes devant lesquels nous nous sommes garés pour y passer la nuit : c'était divin, nous avons eu droit pour 6€ chacun, à une belle serviette de bain bien blanche, douches chaudes et piscine à 35°, avec éclairages tamisés, jets d'eau, spa etc... et pour nous tout seuls, à la porte du ccar ! Rien n'est parfait en ce monde, puisque la nuit, un vendredi soir , a été d'enfer : circulation et musique de boîte de nuit à tue-tête jusqu'à 4h du matin.

 

Direction : Salta , au NO du pays, par une route toute droite sur 500 km, dans une région aride et pauvre, le Chaco, et qui ne vit que du bois de quebracho, l'arbre de fer, qui ne flotte pas, car trop lourd. On en fait des meubles et des objets décoratifs ; la fumée des fours à charbon de bois imprègne l'atmosphère.

 

 

Salta : c'est la sortie du Chaco et la porte des Andes. Nous y avons nos marques puisque c'est la 3ème fois que nous nous y arrêtons. Le Camping Ximena et son immense piscine de 250 mètres sur 100, nous y accueille : douches chaudes et électricité. Des bus pour aller en ville ; nous y ferons une pause pour faire un peu de lessive , du ménage, des courses et la mise à jour du site. Nous sommes surpris de ne pas y trouver d'autres voyageurs européens ; en revanche, c'est un groupe de 400 supporters de l'équipe de foot du Chili, en voitures particulières, qui nous y tient compagnie pour la nuit : arrivée tardive ( ils se garent dans la piscine à sec en cette saison), départ étalé entre 4h du matin et 10 h, avec force trompettes, tambours, chansons et bonne humeur. Georges s'est fait un copain qui l'a embrassé en partant après un échange de drapeaux et bonnet . La police argentine semble sur les dents et les accompagne en convoi jusqu'à la sortie de la ville. Ils ont pourtant l'air bien pacifiques, assommés par les étapes de 1000 km quotidiennes . La police fait aussi des rondes toute la journée dans le camping ???

 

Pas de photo de Salta, les curieux peuvent se reporter à comulysse, 1ère génération . C'est une jolie ville coloniale avec des églises intéressantes et colorées. Nous y allons chercher internet et déjeuner. Au programme ensuite, avant de passer en Bolivie, le parc Calilega.

 

Parc Calilegua

 

Notre but maintenant, c'est le sud-est de la Bolivie, la région de Santa Cruz et les anciennes Missions Jésuites. Pour cela, nous passerons par le poste frontière le plus à l'est du sud de la Bolivie près de Yacuiba, ce qui nous permettra de visiter le Parc Calilegua, notre dernier en Argentine.

 

En quittant Salta après une pause bienvenue de 3 nuits, nous faisons le plein de tout au supermarché Libertad , à la sortie sud de la ville, 60€ le chariot pour quelques jours : la vie a beaucoup augmenté en Argentine ; économiquement, ils sont dans la panade, bien plus que nous, ce qui n'est pas peu dire ! À Salta, nous avons assisté à une manif pour un salaire minimum à 5500 pesos, soit 550 €.

 

Direction, donc, le nord de Salta: le paysage change rapidement, les montagnes se rapprochent et la végétation devient plus dense, c'est un fouillis d'arbres, de lianes etc... Les champs de canne à sucre abondent.

 

C'est encore un pont qui nous pose problème : un bloqueo ( dont le motif nous a échappé) coupe un pont et nous arrête longtemps, au milieu des camions et dans la fumée nauséabonde des pneus qu'on brûle, jusqu'à ce que nous renoncions et empruntions un itinéraire alternatif qui nous oblige quand même à un détour de 60 km pour atteindre le parc qui protège 75000 hectares de forêt humide subtropicale , les Yungas. Au bout de 7 km de piste en ripio (terre stabilisée), nous faisons halte pour la nuit dans un semblant de camping: en fait une simple clairière au bord d'un rio. bloc sanitaire sommaire fermé, nous y sommes seuls , bien entendu . Nous parcourons quelques sentiers aménagés et admirons les troncs torturés des arbres, les lianes qui les embrassent et les rares fleurs de la saison. Nous avons surtout la chance de voir voler des perroquets verts aux appels criards, deux magnifiques toucans posés en vigie au sommet d'arbres déplumés au-dessus du ccar. Au matin, c'est toute une colonie d'oiseaux dont nous ignorons le nom, noirs et jaunes, avec une crête noire et une tache bleue autour de l'oeil, qui fond sur nous et notre bassine de vaisselle sale restée dehors. Nous passons la journée dans le parc. Température de 21° in et out, quelques moustiques et moucherons, mais un rio à proximité pour la toilette et la vaisselle. Bois trop humide pour faire brûler les ordures au grand désespoir de Georges.