Mexique

Superficie: 1 967 000 km2, soit 4 fois la FRance

Population: 108 000 000 habitants

Capitale: Mexico

Langue: espagnol

Monnaie: peso (m$)

           Immense pays : nous aurons 3 à 4 mois pour le parcourir, sachant que le port d'embarquement pour notre camion est à Vera Cruz, sur la côte est. 

            Comme nous ne savons pas par quel poste frontière nous entrerons au Mexique, l'itinéraire est difficile à faire: priorité à la visite du Yucatan, puis la région de Mexico. Nous aimerions découvrir aussi la Baja ( Basse Californie) mais nous ne savons pas si nous en aurons le temps; ce serait plus facile dans un voyage qui continuerait vers les USA.

Trp tôt pour le dire.

       

 

Premiers pas au Mexique

Le passage - frontière à El Ceibo a été rapide des 2 côtés, mais le contrôle sanitaire nous a piqué le riz, les œufs, un poivron ; le reste était planqué dans un coffre.

Le Mexique, à la frontière sud avec le Guatemala, dans la région du Chiapas, est très différent de l'image que nous nous en étions faite : vous savez, les petits pueblos blancs, les paysans vêtus de blanc, avec un chapeau de paille sur la tête, les cactus...le folklore du cinéma ! Ici, c'est vert, très joli, plutôt plat, avec des cordons de montagnettes de chaque côté de la route. Dans de grandes prairies paissent d'importants troupeaux de vaches à bosse, des moutons, les hommes se déplacent à cheval, la machette au flanc, Canne à sucre, maïs, palmiers à huile comme au Guatemala voisin.

Nous sommes souvent arrêtés par la police ou l'armée dont les check points sont nombreux dans cette zone de traficants et d'immigrants clandestins, de lutte entre Néo-zapatistes et anti. Nous avons même eu à subir le racket ( très modeste) de plusieurs hommes qui avaient tendu une corde en travers de la route sous un prétexte fallacieux de participation (à quoi?) ; ce n'est pas la 1ère fois que nous avons rencontré ce genre de pratique au cours du voyage et nous nous attendons à d'autres bloqueos de ce type, avec demande d'argent ( les zapatistes très actifs au Chiapas en sont coutumiers) On verra bien ; nous espérons que, maintenant qu'on s'est éloigné des grandes migrations routières pour les fêtes, leur mobilisation sera moins grande et que nous passerons au travers .

Les routes sont assez bonnes, mais si les « tumulos » guatémaltèques ont martyrisé notre suspension, les freins et l'embrayage, les « topes » mexicains ne sont pas en reste. Côté mécanique, le boudin neuf de suspension a lâché, le voyant de la vanne EGR s'allume (problème de GO sale?), la batterie secondaire alimentée par le panneau solaire donne des signes de faiblesse, le lanterneau au-dessus du lit, fuit !!! Et il n'a jamais autant plu que depuis que nous sommes en saison sèche.

Bref, TODO ES BUENO !


Bonampak

Pour visiter ce site maya, aux confins du pays, il faut camper à l'entrée, prendre un taxi sur 9 kilomètres ( monopole des indiens locaux), avant d'arriver à Bonampak qui signifie « murs peints » en langage maya. Ce sont en effet les fresques mayas qui attirent les visiteurs : les peintures murales couvrent les murs et le plafond des 3 chambres d'un des édifices bâtis sur l' acropole, une colline aménagée en terrasses. Elles illustrent une bataille ; malgré certains pans très dégradés, elles restent bien visibles et il s'en détache la figure du roi habillé et coiffé de plumes vertes, des danseurs, des prisonniers suppliciés et des scènes d'auto-mutilation (percement de la langue par des épines) .

Ces ruines sont cachées au milieu de la forêt et seule la grande place est dégagée. Avec les peintures remarquables, 3 stèles restaurées retiennent l'attention.

Mais, quel temps de cochon nous avons eu ! Il pleuvait à seau, nos pieds faisaient floc floc dans les baskets et nous étions aussi mouillés sous le poncho que dessus. Idéal pour prendre des photos !


Yaxchilan

Autre « aventure » : la visite de Yaxchilan. A 30 km de Bonampak, Yaxchilan est peu fréquenté par le gros des touristes. C'est loin de tout, au bout du Chiapas. Seul un rio sépare l'endroit du Guatémala, et il n'y a pas de pont.

Pour atteindre ce site archéologique, il faut prendre une lancha étroite et effilée, parcourir 18 km sur le rio Usumacinta.

Le « serpent à plumes » était avec nous cette fois-ci puisque la pluie s'est arrêtée. Nous avons partagé le prix de la lancha avec de jeunes mexicains qui parlaient français, ayant vécu à Montréal. Notre lancha est tombée en panne au milieu du rio , est allée à la dérive, le temps que le pilote change la bougie. Au bord des eaux café au lait, nous avons pu voir un crocodile qui, lui aussi, profitait du soleil.

Yaxchilan se dresse au milieu de la jungle, nous en avons aimé l'atmosphère et l'environnement de ceibas, de gommiers et autres arbres immenses, les bruits de la jungle les singes hurleurs au cri mi-chien enroué, mi-lion en colère, les singes-araignées si rapides que la photo en est difficile.

Le site a connu son apogée entre 700 et 800 ap.JC au temps de la dynastie Jaguar ( à l'époque de Charlemagne).

On atteint la Grande Place par un bâtiment-labyrinthe, les édifices qui l'entourent sont plutôt bas, allongés. Un jeu de balle, étroit, est bordé de 2 banquettes de pierre pour les spectateurs( la pelote n'était pas un sport, mais avait une fonction rituelle, la balle de caoutchouc de 2 ou 3 kg circulait entre les joueurs et symbolisait la course de l'astre solaire. La partie pouvait s'achever par un sacrifice humain)

Sur la place, ont été rassemblés des stèles sculptées. On voit aussi des sculptures sur les linteaux des portes. Des escaliers, longs et raides, mènent au temple le mieux préservé, à la charpente quasiment intacte et avec une magnifique crête faîtière ajourée.

Comme nous sommes encore bons marcheurs, nous avons grimpé jusqu'à la petite acropole isolée dans la forêt.

Une visite super-agréable qui vaut bien les efforts qu'on doit faire pour l'atteindre.


Palenque

Dimanche 11 janvier

 

Visite en short, mais sous les parapluies, préférés au poncho sous lesquels on transpire. C'est encore une visite sportive, car on ne fait que marcher, monter et descendre les escaliers des pyramides, aux marches irrégulières et plutôt hautes.

Palenque fut, entre 600 et 900, une importante cité maya. On ne visite qu'une petite partie centrale de ce vaste site, magnifique, lui aussi. On comprend qu'il soit un des plus fréquentés au Mexique ( 4 à 6000 personnes par jour en été!)

Enfoui dans la jungle luxuriante , humide des dernières pluies et parcourue de torrents, les temples, palais, jeu de pelote, sont impressionnants de bonne conservation.

Malgré le brouillard, nous avons passé 4 heures à découvrir le Temple des Inscriptions ( qui abritait le sarcophage du Roi Pakal) , fermée au public, très haute et remarquablement restaurée, le Palais, ses patios et couloirs, sa tour astronomique, unique dans le monde maya, les élégants temples de la Croix et leur dentelle faîtière , les glyphes sur les piliers et les marches d'escalier, les stèles, les bas-reliefs … Il faut s'imaginer que tout cela a été construit sans outils mécaniques, sans animaux de trait et sans roue et que tous les bâtiments étaient peints en rouge vif et ornés de reliefs en stuc jaune et bleu.

 

 

 

Palenque - musée du site

Le très beau musée du site permet de compléter la visite : on y expose de superbes stèles, des panneaux à glyphes, des porte-encens, des masques funéraires et surtout une reproduction de la tombe du roi Pakal, dont les parois sont sculptées et représentent les neuf guerriers-seigneurs de la nuit et du monde souterrain, de l'inframonde.

A part ça, plus terre à terre : nous avons trouvé un camping (Mayabell) non loin du site, où nous avons la compagnie de Canadiens venus passer l'hiver au Mexique dans leurs énormes camping-cars, à côté desquels nous sommes des moustiques. Mauvaise idée : profiter du camping pour faire un peu de lessive : me voilà maintenant avec du linge qui refuse de sécher , vu le temps et qui finira par ne pas sentir très bon. C'est aussi ça la vie du campeur au long cours !


Nous comptions nous rendre ensuite à San Cristobal de Las Casas, une jolie ville coloniale du Chiapas, mais nous n'avons pu l'atteindre, car la route était bloquée, comme nous le redoutions, par les zapatistes qui nous réclamaient 100 $ pour nous laisser passer. Nous avons préféré faire demi-tour plutôt que de céder au chantage et nous nous sommes offert, dans l'autre sens, les dizaines de topes déjà franchis, jusqu'à Palenque. Nous avons donc gagné Villahermosa, par l'autoroute, puis Tuxla Guttierrez, toujours dans le Chiapas, par une très mauvaise route et sous la pluie . Nous espérons assister aux Fêtes de Janvier à Chiapa pour changer des Mayas . Tuxla est une grosse ville moderne qui contraste violemment avec la misère qui semble régner dans les zones montagneuses du Chiapas où on vivote d'une agriculture de subsistance. Ici, c'est grands boulevards, belles villas gardées, malls  très bien achalandés à gogo, trottoirs pavés, passerelles aériennes pour les piétons, poubelles ramassées etc...

 

 

 

 

Canyon de Sumidero

Vendredi 16 janvier


Cet étroit canyon, à quelques kilomètres de Tuxla Guttierrez, capitale de l 'état du Chiapas, est une faille géologique impressionnante, longue de quelques dizaines de kilomètres et que parcourt le rio Grijalva, le 2ème fleuve du Mexique. Des falaises couvertes de végétation le surplombent de 500 mètres et plus. Nous avons suivi le défilé sur une quinzaine de kilomètres qui vaut la peine, de belvédère en belvédère. Brouillard en haut, mais les points de vue restent vertigineux.

Certains découvrent le fond du canyon en lancha à moteur.


La grande fiesta de janvier

16 et 17 janvier

Nous passons 2 nuits sur le parking d'un petit supermarché à l'entrée nord de Chiapa de Corzo pour assister à l'une des fêtes les plus colorées du Mexique, la Gran Fiesta de Enero (la grande fête de Janvier), dédiée à San Sebastian et qui dure 15 jours, avec quelques temps forts. Elle porte le nom de Parachicos, ces personnages folkloriques qui défilent dans les rues en dansant, en poussant des exclamations rauques et en agitant un instrument à grelots. Ils portent un casque de paille , genre sisal, et un masque ; ils sont l'incarnation des conquistadors.

C'est une fête patronale ( on promène des statues de paroisse en paroisse au son d'une fanfare), toute la foule suit. Les femmes portent les costumes traditionnels (la chapaneca), leurs enfants aussi. On accroche aussi des perches garnies de feuillage, de fruits exotiques et de gâteaux, devant l'autel d'un saint, quartier par quartier. Des orchestres créent l'ambiance. Tous les âges sont concernés, des bébés en poussette aux mémés avec canne à 3 pieds !

C'est aussi une fête profane avec fête foraine, manèges, grande roue etc... comme chez nous. On installe partout dans les rues, les patios, des tables pour faire manger le public, au son des marimbas, sorte de xylophones de bois sur lequel on frappe à 3 ou 4 ; dans les restaurants qui débordent sur la rue, des mariachis, vêtus de pantalons et vestes bien ajustées à boutons argentés, animent la fête avec leurs guitares, violons et trompettes. La foule danse dans les rues.

Nous n'avons pas vu les jeunes hommes déguisés en femmes ( la chunta), mais nous nous sommes mêlés avec curiosité aux défilés, un peu sonnés par le bruit, les pétards, sans parler des odeurs de poulet grillé, de barbe à papa, de cacahuètes , de pizza, la fumée des tortillas retournées sur le grill toute la journée. Ce qui nous a plu, ce sont les couleurs, la bonne humeur et le désordre bon enfant. Ça dure de l'aube (les pétards) jusqu'au milieu de la nuit (les pétards aussi)..


Côte Pacifique de l'Oaxaca

Quelques photos de notre passage au bord de l'océan, sans doute un des derniers. Ce n'est plus le même pays: l'herbe est jaune, la végétation plus rabougrie, la chaleur et les moucherons sont de retour. Certains secteurs de la côte ont été la proie des promoteurs immobiliers qui se sont approprié les plages; ils sont bourrés de touristes américains et canadiens, pour des séjours tout compris. Heureusement quelque endroits font de la résistance, comme à Puerto Angel et Zipolite ( très prisé des jeunes Français).

Ocotlan

Vendredi, c'est jour de marché à Ocotlan, l'un des plus importants des vallées centrales. Autour du zocalo ( nom de la grand-place au Mexique) , et dans les rues qui l'entourent, le marché envahit tout l'espace. Très authentique, il mérite un coup d'oeil et pourtant, on n'y voit pas un touriste. Nous nous sommes régalés à le parcourir, remplissant notre panier de petits pois, de haricots verts, d'oignons, de fruits, de pain, de noix bizarres à coquille lisse, et avons terminé par des tacos à la viande en guise de repas.


Mezcla, pulque, tequila

Vendredi janvier


Trois boissons nationales tirées de l'agave . Quand nous avons atteint la région d'Oaxaca, à 250 km de l'océan,nous avons vu des champs de cette plante aux feuilles charnues qui appartient à la famille de l'amaryllis et non à celle du cactus.

Dans les vallées centrales d'Oaxaca, c'est le MEZCAL qui est produit. Les caves et boutiques de dégustation sont au coude à coude au bord des routes vers Mitla où nous sommes ce soir.Autrefois utilisé par les Indiens comme médicament, le mezcal est obtenu par distillation de la sève et a un goût légèrement brûlé ( nous n'avons pas -encore- vérifié).

Le PULQUE, déjà utilisé par les Aztèques, vient de la fermentation de la sève de l'agave et est peu alcoolisé.

Quant à la TEQUILA ( masculin au Mexique), elle provient de la distillation d'une espèce particulière d'agave bleutée. Posez du sel entre le pouce et l'index, portez-le à la bouche, buvez une petite lampée avant de sucer un citron vert. C'est la moins bonne qualité qui sert à faire des cocktails.


Mitla

Nous passons la nuit sur le parking de la billetterie du site zapotèque qui fait la célébrité de Mitla, un peu au sud d'Oaxaca. Mitla est aujourd'hui une grosse bourgade de peuplement indien zapotèque. Elle fut, entre 1200 et 1400, une importante cité-état et le principal centre religieux zapotèque avant d'être occupée par un autre peuple pré-hispanique, les Mixtèques.

Voilà encore un site intéressant, différent de ceux que nous avons visités auparavant et qui surprend, d'abord par sa situation imbriquée dans la ville moderne et par les fameuses mosaïques de pierre qui ornent les bâtiments. En haut des murs des édifices, palais, tombeaux, patios … courent des grecques ( frises géométriques) de14 motifs différents ; elles étaient peintes, mais il n'en reste que des traces.

Un marché artisanal entoure le site ( les indiens de l'Oaxaca sont très productifs dans le domaine de l'artisanat et nous avons vu de très jolies choses (du textile, couvertures, chemisiers brodés à la main, calebasses, petits animaux de bois bien tentants. Hélas ! Hélas ! La place nous manque totalement maintenant.


Hierve el Agua

Samedi 24 janvier

Voilà un des plus beaux paysages naturels de notre voyage ! Il nécessite qu'on s 'écarte un peu de la route pour suivre une bonne piste qui monte à 2300m, très raide et poussiéreuse. Ce sont des sources d'eau riches en sodium qui ont donné naissance à de superbes cascades pétrifiées et à des bassins aux couleurs photogéniques où on peut se baigner, mais l'eau est froide, même si l'endroit s'appelle « l'eau qui bout ». En fait , elle bouillonne à la source. C'est très beau et si on a un peu de courage, on peut encore descendre sous les cascades au milieu des cactus. On voit encore les canaux creusés autrefois par les Zapotèques pour l'irrigation. Et les Zapotèques d'aujourd'hui exploitent cette merveille naturelle pour le tourisme. Pas tant de monde que ne le laissait redouter le Lonely Planet, et le soir, il ne restait plus que nous sur le parking posé au bord de la falaise. Il a fallu mettre une petite laine car, à 1800m, il faisait frisquet le soir.


Marché de Tlacolula

Toujours dans les vallées centrales, autour d'Oaxaca, à Tlacolula, un marché pittoresque a lieu le dimanche, nous en avons profité pour faire nos courses. Les étalages débordent, on aurait envie de tout, même les sauterelles grillées et les crevettes séchées. Les tacos nous ont encore dépannés pour un rapide repas de midi ( tortilla chauffée sur une plaque bombée, viande de porc et de bœuf hâchée, crème de frijoles - haricots noirs- , oignons, herbes, guacamole) et on précise « no picante » ; un grand verre de jus d'oranges pressées pour le plein de vitamines, un régal !


Arbol de Tule

Dans le village d'El Tule, on fait le tour d'un arbre, cyprès des marais, énorme, comme nous n'en avons jamais vu, une sorte de prodige végétal de 54 m de circonférence et vieux de plus de 2000 ans. L'église voisine semble bien petite !


Oaxaca

Lundi 26 janvier

Oaxaca, capitale de l'état mexicain du même nom,à 1500m d'altitude, a conservé son aspect colonial dans le centre historique, autour du Zocalo ( envahi par des tentes et banderoles de protestataires).

De notre visite de la ville nous retiendrons essentiellement le Musée d'Art Préhispanique où est exposée une magnifique collection d'objets pré-colombiens, d'avant la conquête espagnole et l'exubérance baroque de la superbe Eglise Santo Domingo et de la Chapelle du Rosaire.

2 nuits passées dans un parking fermé et payant, aux sanitaires effroyables. Mais à l'écart du bruit et non loin du centre.


Puebla

Mercredi 28 janvier 2015

Pour rejoindre Puebla, la cité des anges ( à 2162m d'altitude, à 125km au sud-est de Mexico) et son million et demi d'habitants, nous avons emprunté une belle route/autoroute à péage, avec peu de trafic et SANS TOPES et qui nous a fait traverser une région montagneuse couverte de cactus.

Nous dormons (enfin, nous essayons de dormir) sur l'immense parking d'un supermarché Walmart, à un croisement de boulevards très animés et bruyants. Mais, de minuit à 5h du matin, nous avons quelque répit. Nous avons pu donner notre linge à laver non loin de là et les taxis sont nombreux pour se rendre au centre historique. Que demande le peuple ?

A Puebla, on marche le nez en l'air à la recherche des jolies façades ; les églises et chapelles sont à chaque coin de rue (il y en a 70!) et les « talaveras »décorent nombre de façades, car ces céramiques héritières des techniques de production de Talavera de la Reina en Espagne, sont la spécialité de Puebla ( vases, fontaines, azulejos, vaisselles, bleu et blanc, mais aussi d'autres couleurs.) Ces décorations sont associées à la brique et c'est très plaisant à voir. Par exemple, la maison del Alfeñique( appelée « sucre d'orge » car sa façade a un décor très chargé qui évoque les sucreries locales).

Comme à Oaxaca, le Templo Santo Domingo et sa chapelle du Rosaire, sont spectaculaires et foisonnent de formes, de statues, de couleurs, de motifs végétaux, dans une débauche de stuc, d'or, de marbre, d'onyx. Au 17ème et au 18ème siècle, ce style baroque resplendissant a pu se développer grâce aux mines d'argent de la Nouvelle Espagne et pour faciliter l'évangélisation des peuples indiens. Nous avons été éblouis par ces pierres travaillées, cette débauche d'or, de stucs, de colonnes … Ce n'est pas pour rien que Puebla a été classée par l'UNESCO.

Je ne peux en finir avec cette ville sans dire deux mots de la bataille de Puebla, l'une des rares victoires militaires de l'armée mexicaine, qui, le 5 mai 1862, battit... les armées impériales françaises (Maximilien de Habsbourg, soutenu par Napoléon III) ; il faut dire que les 6000 hommes étaient malades et qu'ils se sont rattrapés plus tard). Du coup, le 5 mai est une fête nationale au Mexique.

Au Parking Walmart, nous avons rencontré un couple de Français avec sa petite fille, en route pour un tour du monde de 3 ans. Echanges qui font du bien.


Cholula, Tonantzintla et Acatepec

Jeudi 29 janvier

CHOLULA


Dans la petite ville de Cholula s'élève une colline herbue surmontée d'une église : c'est la pyramide de Tepanapa, la plus haute du Mexique... mais on ne la voit pas car elle disparaît sous la végétation.

Quand Cortès arriva à Cholula en 1519, il fit raser la ville (100 000 hab.) détruisit le temple toltèque au sommet de la colline et y fit construire une église ; on sait depuis qu'il y a 7 édifices empilés les uns sur les autres sous celle-ci.

Bref, aujourd'hui, l'endroit est un très beau belvédère sur Cholula, la ville de Puebla et une couronne de volcans dont le fameux Popocatepetl ( 5452m), toujours actif, la Malinche, plus loin et l'Iztaccihuatl (!)


Les églises churrigueresques de Tonantzintla et d'Acatepec


Notre coup de cœur : l'intérieur de la 1ère et l'extérieur de la 2ème.Ce sont des trésors de l'art baroque indien . Prière de chercher dans un dictionnaire, s'il en est besoin, le sens de « churrigueresque » . Quand vous verrez les images, vous comprendrez!

ATonantzintla, l'église Santa Maria est à couper le souffle par sa richesse : ce n'est pas l'or qui domine, mais la couleur. Pas un cm2 qui ne soit orné, murs et plafonds sont couverts d'un décor exubérant de plâtre polychrome : ors scintillants, anges bruns, fruits tropicaux, maïs, démons, oiseaux, qui mêlent les croyances aztèques au culte catholique. C'est très beau et touchant.

Malheureusement les photos sont interdites et celles que vous verrez ont été copiées sur internet.


A Acatepec, c'est la façade qui laisse sans voix : brique rouge et azulejos du haut en bas. C'est spectaculaire et l'intérieur n'est pas mal non plus.

Nous dormons dans la rue derrière l'église.




Taxco

Samedi 31 janvier

Au Mexique, pour aller d'une ville à une autre, on a souvent le choix entre une route libre avec moult topes ( un jour, nous en avons compté 5 sur 100m!) et une route/autoroute à péage sans topes. Pour rallier Taxco et donc gagner du temps et beaucoup de fatigue, nous avons opté pour la route payante sans ralentisseurs .

Un peu de négatif fait apprécier le positif ! Nous avons depuis quelque temps des difficultés pour nous approvisionner en eau ( les habitants sont parfois servis par des camions - citernes) ; nous cherchons dans les stations-services, mais on nous dit qu'elle n'est pas très potable, dans les cimetières et il arrive que nous achetions de l'eau purifiée en supermarché que nous versons dans le réservoir par bidons de 10 litres.Comme nous sommes dans le centre-ouest, près de Mexico, nous avons l'impression d'être toujours en ville, car les agglomérations se suivent. A 100 km de Mexico, le ciel est obscurci par la pollution .

Pour compenser cela, les Mexicains sont toujours aussi sympathiques et accueillants, dès qu'ils savent que nous ne sommes pas Américains.


Nous avons encore trouvé une charmante ville coloniale sur l'autoroute Mexico – Acapulco, après Cuernavaca, TAXCO.

Taxco, 90 000 habitants quand même, bâtie au 18ème siècle, est accrochée sur un site montagneux et a dû sa richesse passée aux mines d'argent, épuisées aujourd'hui.

Elle est surmontée d'une sorte de « corcovado », un Christ qui étend les bras au-dessus des maisons blanches qui dégringolent les pentes abruptes. Ruelles pavées sans trottoirs, toits de tuiles, entrelacs inextricable des rues parcourues par les taxis-coccinelles et combis VW ( nous avons pris la précaution de laisser le camping-car un peu en-dessous du centre, bien heureux de trouver un petit recoin, îlot de tranquillité auquel un Canadien à moto nous a gentiment conduits. Ce n'est pas très calme, mais nous sommes juste en face de l'église Santa Prisca, la principale curiosité de Taxco , encore un trésor de l'art churrigueresque .

Nous nous sommes perdus dans les ruelles de Taxco, admirant les boutiques des nombreux orfèvres qui travaillent l'argent et avons fini dans le labyrinthe du mercado municipal ( car Georges n'oublie jamais l'heure du repas) , assis sur des tabourets au milieu des Mexicains à déguster des tacos à la viande de chèvre.






Des papillons frigorifiés...

En visitant la Réserve des papillons monarques, nous avons appris que ces « mariposas » effectuaient une migration annuelle depuis le Canada, qu'ils se reproduisaient et passaient l'hiver dans les forêts de pins et sapins du Michoacan mitoyen de l'état de Mexico, qu'ils parcouraient 4000 km (25 à 35 km par jour). Au lieu de vivre quelques semaines comme les autres papillons, leur longévité est de 9 mois et plus. Une partie d'entre eux, sans doute les plus résistants qu'on appelle les Mathusalem mariposas, retrouvent un an plus tard le chemin emprunté par leurs parents : fascinant !

Mais nous sommes un peu déçus de notre visite car il y avait trop de monde ( les Mexicains ont en effet 4 jours de congé pour la Chandeleur) et il faisait gris et froid à 3300 m d'altitude. Les papillons sont restés en grappes sur les branches d'arbres ; ça nous aura quand même permis de marcher un peu et de trouver ensuite un joli bivouac avec un ruisseau, sous le site. Pluie toute la nuit, à la limite de la neige, 2° au lever : la 1ère impression d'hiver ! Ce n'est pas de chance pour nous, ni pour les papillons.


Que d'eau, que d'eau!

Dans le centre-ouest du Mexique, parcouru par l'autoroute, nous avons traversé Morelia ( 630 000 hab.) sans nous arrêter . La ville semble riche, avec un centre historique bien conservé, des maisons en pierres, de larges rues. Puis un arrêt et une nuit à Patzcuaro au bord d'un lac. Jolie cité bien conservée, un peu plus à notre taille avec ses 50 000 habitants . C'est encore une ville coloniale aux rues très étroites et aux maisons d'adobe blanches et brique avec une belle place à arcades. Nous y sommes allés faire notre marché et avons trouvé un bivouac tranquille, avec la bénédiction de la police qui a fait des rondes la nuit. Brouillard épais le matin, 3° au lever !


                 QUE D'EAU, QUE D'EAU!!! est le titre peu original pour évoquer notre visite suivante : la ville de Uruapan ( 250 000 habitants, capitale de l'avocat : les arbres couvrent les pentes et les fonds de vallées dans les environs) : Nous avons passé un après-midi à nous promener dans le magnifique Parc National, en pleine ville, parcouru par l'impétueux rio Cupatitzio : c'est un vaste jardin sub-tropical où l'eau est partout, en cascade, bassins, murs d'eau, au milieu des arbres géants. C'est une balade très agréable avec des sentiers empierrés bien balisés, entre les ruisseaux qui dévalent les collines.

Dans un style différent, le bivouac de la nuit, sur le parking Walmart avec multiplex de cinémas où nous avons essayé de voir un film en espagnol ( La Belle et la Bête, français, 2014) : expérience intéressante qui nous a permis de découvrir un autre aspect de la vie des habitants. On peut réserver ses places, celles-ci étant numérotées ; Georges a choisi sur un écran la rangée, les places. Le public qui attend dans le hall avant la séance est très remuant et expansif et on emporte dans la salle des boîtes de pop corn ENORMES, des crêpes, des tacos, des boissons et pour cela, on a droit à des plateaux-repas. La salle embaume la friture, à côté de moi se dégageait une odeur de farce aux poivrons ! Ça n'a pas facilité ma compréhension de l'espagnol ! Une partie des dialogues nous ont échappé, mais vu que nous connaissions le conte de fées, nous n'avons pas été trop perdus.



Le volcan Paricutin

Le 20 février 1943, Dionisio Polido, un paysan purépecha, eut le frayeur de sa vie : alors qu'il travaillait dans son champ de maïs, il entendit des bruits violents, senti des secousses dans le sol. Des jets de vapeur, des étincelles sortaient de la terre. Il essaya de boucher les trous qui se formaient, en vain. Vite, il prit ses jambes à son cou. Et il a bien fait, car un volcan venait de naître à ses pieds ! Au bout d'un an, le Paricutin avait poussé de 400 m et la lave avait détruit 2 villages. Il continua à grandir jusqu'en 1952 (7 ans durant). Aujourd'hui, il atteint 2800 m et n'émet que quelques fumerolles.

Lors de sa croissance, il épargna le clocher et l'autel de l'église qui émergent des blocs de lave déchiquetés. La lave solidifiée s'étend sur 20 km2.

Nous avons campé un peu au dessus de ce site étrange que nous avons découvert à pied ( la plupart des visiteurs le font à cheval) ; une sorte de camping dans les pins nous a accueillis : eau, électricité, douches chaudes et le CALME, pour changer.

Nous y sommes restés 2 jours et sommes allés nous promener au village voisin d' Angahuan : la communauté d' indiens purépecha semble avoir conservé ses traditions( langue, costume des femmes, maisons de bois au toit de tuiles de pin qu'on fait sécher le long des rues, même si la tôle ondulée et le moëllon gagnent du terrain.)

Nous avons donc « rechargé nos batteries » dans cette halte à la fois sportive – crapahuter dans la lave n'est pas facile – utilitaire (lessive) et instructive.

 


La Côte Pacifique du Centre

Nous nous dirigeons vers le nord, notre but étant la ville de Mazatlan, où nous espérons voir le Carnaval. Camping « sauvage » plusieurs fois au bord de plages sublimes de la Costalegre( la côte joyeuse ou Riviéra Mexicaine) : de beaux levers et couchers de soleil, des baignades reconstituantes dans les vagues.

A Cuyutlan, visite intéressante d'El Tortugario, un centre de protection des tortues. En lancha à moteur, nous avons aussi fait un tour dans la mangrove . Le centre a recueilli des iguanes et quelques crocodiles ( cocodrilos en espagnol), nombreux dans les marécages et desquels on est invité à se méfier.

Cette côte est très prisée des Américains et Canadiens ; ces derniers sont particulièrement sympathiques et contents de parler avec des Français.

En chemin, à Colima, nous avons assisté au début des Fiestas Charro Taurinas qui ont lieu début février : de la cathédrale de Colima, débute une parade de cavaliers( au moins 1000), de fanfares, de marionnettes géantes( les majigangas) vers l'agglomération de Villa de Alvarez, à 5 km. Là, continuent les festivités avec nourriture, musique, corridas et rodéos. Nous n'avons pu voir que la parade, après, la circulation vers Alvarez était bloquée.

Auparavant, nous avons fait un tour au très intéressant Musée des Arts Populaires qui expose d'excellentes collections de toutes les régions du Mexique : des masques, des marionnettes géantes, des textiles, des jouets, des objets en papier, en coquillages, en bois , en céramique, des constructions pour les feux d'artifice etc...ça change des musées dits « sérieux » !


Le carnaval de Mazatlan

Lundi 16 février


Mazatlan est une grosse cité balnéaire du Pacifique et un grand port de plus de 300 000 habitants. Nous y avons passé 3 jours pour assister au Carnaval, réputé comme le 3ème en importance en Amérique Latine, après Rio et Vera Cruz.

Installés d'abord dans une rue résidentielle relativement calme du centre historique, mais à 2 pas du malecon de la plage Olas Altas, nous avons assisté au feu d'artifice tiré sur la mer et, à l'horizon, entre les 2 pointes du croissant de lune dessiné par la baie, depuis une flottille de bateaux( sorte de combat naval, commémorant une attaque de la ville par un bateau français et la réplique de la flotte mexicaine) : un feu d'artifice impressionnant, surtout pour le lieu d'où il était tiré. Nous étions très bien placés, sur une murette du malecon, face à l'Océan Pacifique, aux premières loges. Une Mexicaine francophile nous avait pris sous son aile et me poussait le coude chaque fois que je devais regarder à gauche ou à droite en me donnant des explications que je n'entendais pas, à cause de la musique et des cris des spectateurs, en nombre ! Une foule inouie de Mexicains et de touristes américains avait envahi les quais dès le début de l'après-midi et déambulait en buvant de la bière et en écoutant les nombreux orchestres. Comme je n'ai pas osé emporter mon appareil photos dans cette foule, il n'y aura pas de photos pour le site. Mais j'ai eu bien tort, car tous les gens autour de nous exhibaient des tablettes et des téléphones portables et ne se seraient pas intéressés au mien. La fête a duré jusqu'à 4 heures du matin, et les échos nous en arrivaient à peine atténués par la distance.

Le reste du temps, nous nous sommes baladés dans la vieille ville,avons fait le marché, déjeuné dans les bons restaurants de la ville( tacos de camarones-crevettes) et … fait sécher nos chaussures après un violent orage : Mazatlan voit ses rues anciennes transformées en torrents car il n'y a pas de canalisations d'eaux pluviales ( souvenez-vous de Cartagena en Colombie, c'est pareil) ; traverser une rue est toute une aventure.

Le lendemain dimanche, nous avons déplacé le ccar dans un autre quartier de la ville, sur le parking d'un hypermarché , à 2km500 de la 2ème plage de Mazatlan où était prévu le défilé du Carnaval 2015, «  les rêves de Momo ». Plusieurs heures d'attente sous le soleil, face aux vagues du Pacifique, les yeux emplis du spectacle que représentaient les dizaines de milliers de spectateurs venus en famille avec parasol, chaises, glacière, large provision de bière, sans déguisements , mais avec des accessoires de carnavaliers ( perruques longues, masques, plumes, oreilles de lapins, rubans clignotants, couronnes de fleurs etc... une ambiance de Tour de France à la mexicaine ! Ensuite, avec 2h de retard, la nuit étant tombée, la caravane du Roi Momo a parcouru toute la baie : des chars, des danseurs, des orchestres ont électrisé le public. Mais nous sommes un peu mortifiés par la mauvaise qualité de nos photos prises au flash et en zoomant ; elles sont souvent floues et ne rendent pas bien compte de ce spectacle magnifique.

 


Durango, au pays du western

Un peu de calme maintenant !

Pour gagner la région de Durango, nous avons pris la magnifique route à péage qui traverse la Sierra Madre et rejoint ainsi la « Tierra del Ciné ».

Entre 1950 et les années 1990, Hollywood et le cinéma mexicain ont tourné des centaines de films, des westerns, dans les déserts et paysages sauvages des environs de Durango. Nous avons eu plaisir à visiter les lieux qui servaient au tournage (au moins 2 sites de villages), avec tout le folklore du western et surtout le superbe Parc National Sierra de Organos dont les formations rocheuses évoquent des tuyaux d'orgue, sans en être. Ce paysage désertique typique , avec ses nopals ( sorte de cactus) et ses rochers déchiquetés, a servi de décor à 69 films, dont « Les Canons de Navarone ». On n'a aucune peine à imaginer des cavalcades, des batailles dont les héros s'appelaient John Wayne, Steeve Mac Queen, Robert Mitchum …

On peut camper dans le Parc ( sans commodités), entre les pitons, des sentiers ont été bien aménagés : nous nous sommes régalés, et, en plus, nous étions seuls !


Guanajuato

Jeudi 19 février


Nous poursuivons notre route au nord de Mexico sur le Plateau Central, aride et desséché, de couleur grise. Nous sommes autour de 2000m et les nuits sont fraîches. La région est riche en villes coloniales, bâties grâce aux mines d'argent. Mais elle compte aussi de très grandes villes modernes et industrielles comme Aguas Calientes, Leon, toutes très peuplées. C'est d'ailleurs une des choses que nous retiendrons du Mexique. Sur les autoroutes au nord de Mexico, le trafic est intense et c'est pénible de circuler, de stationner, de trouver de l'eau, du calme la nuit. Vive Monsieur Quies et ses boules !

Nous avons raté la belle ville de Zacatecas, n'ayant pas été capables de trouver où nous poser , tournant en vain dans le lacis de rues en pente, et embarqués dans un réseau de boulevards au trafic intense et d'où il est difficile de sortir. Enfin, nous avons ouvert bien grand nos yeux au passage et...continué  notre chemin vers Guanajuato qui nous a mieux réussi, au moins à l'arrivée ; pour en sortir, ce fut plus dur et nous rendons grâce au policier à moto qui nous a aidés à sortir de la ville. Cette cité de 150 000 habitants est , elle aussi construite sur des collines escarpées , séparées par des ravins et on a du mal à se repérer au début.

C'est une ville extraordinaire et qui nous a emballés ; nous avons aimé ses maisons cubiques à toit plat , vivement colorées, ses petites places de forme atypique qui permettent de trouver un peu d'ombre et de calme, son lacis de callejones, les ruelles qui montent et descendent, son élégant théâtre, ses églises à dôme, ses rues pavées grouillant de monde, doublées par un réseau de voies souterraines : on a asséché les rivières et leur cours sert de parkings et de voies de circulation , un rêve pour les écologistes!

Nous avons encore goûté à la délicieuse cuisine mexicaine, dans un comedor qui nous a régalés de ses « enchiladas » ( 3 ou 4 tortillas de maïs légèrement frites , trempées dans une sauce tomate et servies avec du poulet, des légumes et de la salade), nous avons pris de la hauteur grâce au funiculaire qui nous a offert une extraordinaire vue panoramique sur Guanajuato.

Une histoire d'amour mexicaine pour finir : comme tout bon touriste, nous sommes allés voir la fameuse rue du baiser ( Callejon del beso), très étroite, 68 cm, dont les balcons se touchent presque et qui doit son nom à une légende : une fille de milieu aisé tombe amoureuse d'un mineur. La famille de la jeune fille s'y oppose et le jeune homme loue une chambre en face de celle de son amoureuse, pour échanger des baisers. Las ! L'histoire finit mal, comme celle de Roméo et Juliette.


San Miguel de Allende

Samedi 21 février


Encore une ville coloniale, mais très différente de Guanajuato, la précédente. Elle doit à ses fondateurs espagnols, riches et pieux, les nombreuses églises, les rues pavées, les maisons aux tons chauds, les places ombragées où glougloutent des fontaines.La ville toute entière est inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. C'est un petit bijou, impeccable de propreté, qui respire l'aisance, à cause et grâce aux nombreux résidents nord-américains, qui lui ont tout de même un peu fait perdre sa mexicanité.

Nous avons eu beaucoup de plaisir à nous y promener, et à nous relaxer dans les sources d'eau chaude voisines, les 1ères rencontrées au Mexique.


Qui s'y frotte s'y pique!

A San Miguel de Allende, un superbe jardin botanique est consacré à la préservation de la flore mexicaine et spécialement des cactus dont le pays possède la plus grande diversité au monde. Nous avons consacré un après-midi à nous promener, sous un soleil ardent, dans le parc et les serres qui abritent des spécimens rarissimes et aux formes que nous n'aurions pas soupçonnées. Ce jardin très vaste se termine par un lac de barrage et un cañon. Nous avons pu passer la nuit tout à côté, au calme, après être passés par la laverie et un hypermarché ultramoderne voisin ( pour les handicapés, il y a des fauteuils-charriots électriques!)

Après et avant toutes ces églises, musées, sites historiques, villes coloniales dont regorge ce grand pays, nous avons apprécié de voir autre chose et en cherchant un peu, on trouve.


Le coin du campeur

Il y a aussi notre quotidien terre à terre.

  • Eau : purifiée, achetée en bidons de 10 litres dans les supermarchés, ou trouvée dans les stations-services et les campings.

  • Camping- bivouacs : très peu de campings ou chers ; nous dormons dans la nature, les rues des villes, les quartiers résidentiels si possible, sur les places, dans les parkings payants des centre-ville, les parkings des grandes surfaces à la périphérie des villes ( ils sont parfois payants, mais fonctionnent 24h sur 24 ( Walmart, Soriana, Chedraoui...) ; on y a la visite de la police qui fait des rondes la nuit ; on y trouve de tout, ils sont souvent très modernes, mais les achats sont placés dans des sacs en plastique par des « petits-boulots », très jeunes ou du 3ème âge, à qui on glisse la pièce.

  • Courses : marchés et supermarchés ; on n'a aucune peine à se nourrir au Mexique. On trouve du pain français sous forme de petits- pains. A midi, nous allons souvent au restaurant, même très modestes, où nous nous régalons de tacos, enchiladas, gorditas etc...La cuisine mexicaine est excellente et on est vite servi.

  • Electricité et internet : Le panneau solaire nous suffit souvent, mais pour aller plus vite et profiter d'un bon wifi, nous allons chez MacDo, notamment pour la mise en ligne du site. Le wifi libre est rare au Mexique. Nous avons acheté une clé 3G.

  • Routes : les Mexicains conduisent très mal, ils ne tiennent pas grand compte du code de la route et on doit rester vigilant ( ils doublent à droite sans se gêner!), nous prenons les autoroutes payantes pour éviter les topes. Les traversées des villes, très nombreuses et très peuplées, sont une épreuve.

  • Contacts avec la population : chaleureux, mais les Mexicains sont déjà trop habitués aux touristes et aux Américains et nous sommes des gringos comme les autres ; les Américains et Canadiens ont colonisé certaines villes, comme San Miguel de Allende, et s'y sont fait construire de merveilleuses villas. Certains Mexicains regrettent une perte de leur identité. Mais il nous arrive de converser longuement avec les gens qui se montrent très serviables. Les flics sont souriants pour nous et nous arrêtent-rarement- par simple curiosité sans même demander nos papiers.

  • La voiture : toujours les mêmes problèmes, mais ça tient toujours et nous espérons ne pas avoir à chercher un garage pour réparer ; le retour est proche.

  • Kilomètres parcourus à ce jour depuis le 1er juin où nous avons débarqué en Uruguay : 28 000 km. Nous ferons dans les 30 000 en tout. Pas une crevaison. Vive Michelin !

  • Météo : quasiment toujours beau, sauf un orage à Mazatlan et le brouillard quand nous avons retrouvé des zones tropicales de montagne.



Les Missions franciscaines de la Sierra Gorda

Nous avons maintenant quitté le Plateau Central pour la montagne.

La Sierra Gorda , c'est un côté sud lunaire, aride , et, sur l'autre versant, la verdure, d'abord des pins, puis tous les arbres des forêts tropicales. Quel contraste ! et plus loin, ce sera l'inverse : passage de la jungle aux cactus !

En 1750, 10 moines franciscains vinrent dans cette sierra pour évangéliser les indiens chichimèques retranchés dans ces montagnes depuis l'arrivée de Cortès. Le résultat de cette rencontre fut la création de cinq superbes missions, inscrites depuis 2003 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

Nous en avons visité 3, laissant les plus éloignées de notre route.

Quelle merveille que ces façades colorées, sculptées de figures symboliques ! L'intérieur est bien plus sobre.Les sculptures basses sont, hélas, protégées par un grillage.

AJalpan, l'église , près de laquelle nous avons dormi, après avoir subi 860 virages, dresse sa façade rose et jaune, décorée de lianes, de saints, de cariatides, de fruits exotiques.


A Landa de Matamoros, l'église est consacrée à la Vierge Marie et sa façade, derrière un grillage à poules, est tout aussi luxuriante et ornementée.


Celle de Tilaco, entourée de montagnes verdoyantes, frappe, elle aussi, par le foisonnement baroque de ses sculptures. Saint François d'Assise, à qui elle est dédiée, apparaît entouré d'anges, de plumes, de fruits exotiques et d'animaux fantastiques, tandis que des angelots soulèvent un rideau orné de marguerites laissant voir le gros oeil-de-boeuf central. De petites sirènes en forme de cariatides saluent les visiteurs... derrière le fameux grillage à poules !


C'est un jardin extraordinaire...

Sur les flancs verdoyants de la Sierra Madre Oriental, près de la peite ville de Xilitla, nous avons découvert un endroit étonnant, le jardin de sculptures de Las Pozas.

Dans la jungle, en pleine pente, un Anglais richissime, avec l'aide de 40 ouvriers mexicains a laissé parler son imagination, son délire, pour peupler la forêt de constructions  surréalistes ( un peu dans l'esprit du Palais Idéal du Facteur Cheval dans la Drôme) . C'est un ensemble étrange de constructions en béton, pagodes, fleurs, bambous, ponts, pavillons, escaliers en spirales qui s'arrêtent dans le ciel, sculptures, cascades et bassins idylliques, tout cela se mariant à merveille.

Malgré la pluie, nous avons passé un après-midi délirant à parcourir les sentiers et à admirer cette création exceptionnelle d'Edward James.

     


Teotihuacan

                                                                                                Vendredi 27 février 


    Si nous avons adoré les grands sites mayas de Copan au Honduras, de Tikal au Guatemala, de Palenque au Mexique, nous devons reconnaître que Teotihuacan dans la banlieue nord de Mexico impressionne par ses dimensions et la puissance qui s'en dégage .

    Pendant 4 heures, nous avons parcouru le site, sa voie principale, la Chaussée des Morts, longue de 2 km, le long de laquelle s 'alignent des temples, des places, des escaliers, des plates-formes, des pyramides dont l'immense Pyramide du Soleil qui fait partie des 3 plus grandes pyramides au monde, après Cholula au Mexique et Cheops en Egypte, axe qui se termine par la jolie Pyramide de la Lune. Il faut s'imaginer cette « avenue » pleine de monde et d'animation, de commerçants ( comme aujourd'hui) , les bâtiments peints en rouge, les fresques pleines de vie et d'imagination.

    Nous avons aussi parcouru le dédale des salles du temple de Quetzalcoatl et l'immense place centrale de La citadelle.

    Teotihuacan fut construite du 1er siècle ap.JC à 600. Puis la cité déclina et disparut au 8ème siècle après avoir été la plus puissante cité du Mexique et la capitale du plus grand empire précolombien.

    Visite complétée et enrichie par celle de 2 musées sur le site ( dont celui des peintures murales, passionnant et très bien fait) qui donnent une idée plus complète de ce qu'était cette ville, ni maya, ni aztèque, qu'on appelle « la cité où les hommes sont devenus des dieux ».


Les hommes volants

                                                                 

                                                        Les Hommes volants

A plusieurs endroits au Mexique, on peut assister , comme nous à Teotihuacan et à El Tajin, à une démonstration de ces 4 « voladores » suspendus à un mât par une corde, sous le commandement d'un 5ème homme qui donne le signal de la descente, tous en costume traditionnel. Ils font 13 tours de mât, jusqu'au sol, au son de percussions et d'une flûte aigrelette.

C'est une sorte de rituel, de tradition indienne, qui est reproduite aujourd'hui pour le plaisir des touristes.

El Tajin

                                                                                                    Fin février 2015

    Nous sommes maintenant dans le Golfe du Mexique, côté Atlantique. Un dernier site archéologique important à notre programme : El Tajin. Cet endroit ne fut découvert que tardivement par les Espagnols.

    Les Totonaques construisirent cette ville et ce centre cérémoniel, dont la période la plus prospère se situe entre 600 et 900. 

    Ce que nous retiendrons de ces vestiges imposants, ce sont les rangées de niches carrées qui ornaient les bâtiments. On pense que ces niches et mosaïques de pierre symbolisaient le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité, la vie et la mort. Je joins une photo prise d'avion et une maquette du site pour que vous vous rendiez compte de l'extension et de la configuration du site. Il faut savoir aussi que les pyramides étaient recouvertes de stuc rouge ou bleu, comme on peut voir sur la maquette ( il ne reste plus grand chose de cette peinture et l'endroit est d'une belle austérité selon nos goûts modernes, un peu comme pour les temples grecs, qu'on a peine à imaginer bariolés).

Le bâtiment emblématique d'El Tajin, s'appelle la Pyramide des Niches. Comme on pense qu'à l'origine, il existait 365 niches, on pense que l'édifice aurait pu servir de calendrier( ? )

    Encore un site préhispanique de toute beauté ! Et nous aurons appris que le Mexique ne se limite pas aux Mayas et aux Aztèques !

Vera Cruz

                                                                                             3 mars

Veracruz sera notre terminus en voiture. 

Le long d'un trottoir de la ville, au bord du Malecon, près du phare , de la statue de Humbolt,et de l'immeuble de la PEMEX (Pétrole), nous attendons d'en savoir un peu plus sur la manière de mettre notre voiture dans un container de la compagnie cma-cgm, pour Le Havre : nous sommes en contact avec un agent par internet ; ça prend du temps, mais ça avance. Nous nous occupons en visitant la ville, l'Aquarium et ses collections, le beau Zocalo bien restauré où quasiment tous les soirs il y a un spectacle, de la musique, de la danse,  le marché pour nous approvisionner. 

   On tue le temps. Une fois passé le contrôle de la douane et l'empotage du DEFENDER dans un conteneur, il nous faudra prendre un bus pour Mexico (6h), y trouver un hôtel, visiter la ville rapidement, trouver un vol pour Paris etc...et remonter au Havre pour récupérer la voiture 3 semaines plus tard . Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines et je vais mettre le site en sourdine jusqu'à notre retour.

                                                                                              9 mars

    Nous sommes à Veracruz depuis 8 jours, avec les complications matérielles que cela représente, et notre affaire n'avance pas. Au bureau de la compagnie, personne ne semble en mesure de s'occuper de nous et nous en sommes réduits à un contact internet, dématérialisé. Si, d'ici quelques jours, nous n'avons pas de nouvelles encourageantes, il nous restera une solution extrême : remonter vers Mexico, laisser notre véhicule au terrain de camping de Teotihuacan qui fait du gardiennage de camping-cars, prendre un avion pour la France où nous resterions qq temps ; ensuite, de retour au Mexique, nous remonterions vers le Canada, où nous savons qu'il est plus facile d'expédier notre véhicule.

     Espérons quand même que nous n'en arriverons pas là.

    

Le retour

                                                                                                                  4 mai 2015

          Nous sommes rentrés at home depuis un mois et il serait temps que je mette un point final à ce récit.

Le trajet en avion depuis le Mexique s'est déroulé sans problème et ensuite le TGV nous a conduits jusqu'en Ardèche . Trois semaines plus tard, nous récupérions notre Defender au port du Havre avec 2 coffres extérieurs fracturés, mais sans perte grave (sans doute sur le port de Vera Cruz où le véhicule est resté quelques jours) . En conclusion, malgré quelques difficultés de paiement dues à des erreurs d'adresse mail, nous sommes satisfaits des services du Cabinet douanier  Beristain à Vera Cruz et de son agent, Victor Lau, qui s'est occupé de toute l'expédition; au Havre, c'est facile: on doit d'abord passer aux bureaux de la douane en ville (efficace et rapide) et ensuite  aux bureaux de la compagnie Navemar/ Hoegh au port. Les délais d'expédition ont été respectés. Question prix, avec tous les frais qu' a entraînés ce mode de rapatriement, le coût de l'aller et du retour se valent, si on tient compte que sur le cargo de la Grimaldi , à l'aller, nous avons été logés et nourris un mois.


             Et maintenant ?

Retrouvailles joyeuses de nos enfants et petits-enfants, nettoyage et remise en état du véhicule que nous allons vendre, réadaptation à la vie en France( qui prend du temps), mise en ordre et exploitation des milliers de photos prises, voilà de quoi nous occuper avant de faire de nouveaux projets, incorrigibles que nous sommes, et l'âge ne change rien à l'affaire!

Merci de nous avoir lus et suivis dans ce merveilleux voyage, de nous avoir soutenus par vos mails ( soutien précieux quand on est si loin et si longtemps)