Honduras

            Honduras en bref:

Superficie: 112 000km2,  soit 1/5 ème de la France

Population: 7 360 000 habitants

Capitale: Tegucigalpa (politique) , San Pedro Sula (économique)

Langue: espagnol

Monnaie: Lampira ( Lps)

De la capitale Tegucigalpa vers les ruines de Copan, près de la frontière du Guatemala

Les environs de Tegucigalpa

Jeudi 11 décembre

Passage de la frontière entre le Nicaragua et le Honduras en 1 heure ¾ : pas mal ! Il pleut, on est en altitude et notre tenue short et sandales n'est plus adaptée ! Côté Hondurien, il y a une paperasserie énorme, c'est inversement proportionnel au niveau de développement du pays. Il a fallu pas moins de 11 photocopies en tout ! Mais, pour compenser, la douanière était très souriante.

Notre visite du pays sera sans doute en partie gâchée par la mauvaise qualité de la carte routière qui couvre toute l'Amérique Centrale et la non moins mauvaise qualité de notre guide, Le Petit Futé pour ne pas le nommer, qui en plus n' est pas à jour et écrit bien trop petit pour économiser du papier. On va devoir tâtonner, passer à côté de visites intéressantes ; et pas d'offices de tourisme : il faudra faire avec.

              Direction TEGUCIGALPA

 ( Tegus pour simplifier), la capitale. Après la frontière, la route est en piètre état et il faut faire du slalom entre les trous. Heureusement, il n'y a pas beaucoup de circulation. Le gas-oil est autour d'un dollar. Les gens n'ont pas tous de voiture et se déplacent à pied, à vélo ou à cheval. Les bus sont toujours les fameux bus scolaires jaunes américains.

Les paysages sont très plaisants, c'est la moyenne montagne et cela ne ressemble en rien à ce que nous avons vu jusque là ; le pin y est roi et on cultive les parties plates : tabac ( on produit ici des cigares et nous essaierons de visiter une de ces fabriques), café, canne à sucre, bananes, riz, avocats.

Le pays semble bien plus pauvre que le Nicaragua (je ne connais pas le P.I.B.), plus sale aussi, nous avons vu un ramassage d'ordures en ville.

Nous évitons Tegucigalpa, bâtie dans une cuvette et entourée de collines toutes couvertes de quartiers couleur brique, un peu comme La Paz, mais en moins haut ( 1000m contre 3500 à 4000m) pour faire un détour vers les villages miniers: Santa Lucia, Valle de Angeles, San Juancito. Nous avons découvert de petits bourgs coloniaux, mais dont l'unité de style à été moins préservée qu'ailleurs, touristiques si l'on en croit le nombre de boutiques d'artisanat à Valle de Angeles, celui des viveros( marchands de plantes) qui bordent la route ( comme c'est la période de Noël, les sapins sont remplacés par des flamboyants en pots, des mousses d'Espagne ou barbes de vieux¨pour décorer la crèche et des rennes en paille et petites branches, pas vraiment couleur locale! L'environnement de montagnes est très beau, on est entre 1300 et 1500m, on respire enfin et le soir , oh! miracle! on met une petite laine.

Après une nuit bien réparatrice sous la couette, dans le grand parking au bout de Valle, nous finissons notre tour des environs de Tegus par une visite à San Juancito qui hébergeait la mine d'argent la plus riche d'Amérique Centrale lors de la ¨ruée vers l'argent¨ de 1880 à 1950. La société américaine qui l'exploita avec l'aide du Président de l'époque, Soto, fit des profits faramineux, mais pas les mineurs. Aujourd'hui, il ne reste presque rien de la¨splendeur¨ passée, juste quelques bâtiments abandonnés au hameau d'El Rosario, un bout du monde, qui est aussi l'une des 2 portes d'entrée du Parc National La Tigra : nous avons poussé jusque là, mais il fallait bien un 4X4 pour accéder au centre des visiteurs, passer en vitesses courtes, bloquer le différentiel et s'y reprendre à 2 fois pour prendre certains virages; il y a une entrée plus facile, paraît-il. La récompense ? Ce fut une belle balade de 5 h sur les sentiers bien indiqués du Parc, entre 1500 et 2000m, vers une cascade et au milieu de la forêt nuageuse dont l'humidité fait briller les feuillages, favorise la pousse de mousses sur les arbres; bromelias, fougères, lichens, mousses et champignons( mauvais) y abondent . Pour voir des animaux , il faudrait s'y trouver à l'aube ou à la tombée de la nuit.

Quel bien ça fait de marcher et de ne pas rouler! Plein d'eau fait, nous étions de retour pour la nuit à notre parking d'El Valle.


Un aperçu des paysages, plantes, mousses, champignons ... vus dans le Parc National La Tigra:

Tegucigalpa

Samedi 13 décembre

Nous n'avons fait que traverser Tegucigalpa, grosse ville d'un million 700 000 habitants, pas très jolie, mais pas pire qu'une autre, nous nous sommes heurtés aux embouteillages monstres avec Klaxons et avons pas mal galéré pour nous retrouver sur l' excellente autoroute qui remonte vers le nord.

Un arrêt au Mac Do pour un accès internet facile et un autre au grand Mall Metro en bord d'autoroute pour faire le plein de tout . Pour vous donner une idée de ce que nous avons mis dans notre chariot : jambon en petites tranches carrées pour sandwich ( pas terrible) , steaks de boeuf dans le filet, pain¨français¨, pain de mie pour les jours suivants, biscottes, yaourts au naturel, lait , haricots verts frais, carottes, céleri en branches, salade verte, ananas et pastèque( nous en faisons une grosse consommation avec les bananes), oranges à jus,pommes à l'unité, salade verte, confiture, biscuits et chips de banane , Rhum blanc dominicain et vin chilien et, quand même, eau purifiée et jus d'orange ! Conclusion : dans la capitale, on trouve tout ce qu'on veut ; il n'en sera sans doute pas de même ailleurs. Le Parking du supermarché était gardé par des vigiles qui tournent à vélo et des hommes en armes dans deux miradors. En effet, le taux de criminalité est, paraît-il, énorme ici, à cause des bandes de traficants. Pharmacies, banques, stations-services ont également des vigiles.

Nuit passée au centre récréatif de Zampira, une quarantaine de km au nord de Tegus, halte bien agréable même si ce n'était pas luxueux ( eau, piscine froide, douches, électricité et de quoi se dégourdir les jambes . La nuit, nous étions seuls.


Le pays Lenca

Les Lencas sont le groupe indigène qui habite toujours la région au nord de Tegucigalpa. Nous avons traversé de nombreux villages dans des paysages vraiment très beaux ( des montagnes couvertes de pins) et chacun d'eux présentait un centre colonial rénové, des rues pavées, classiquement une place centrale et quelques superbes églises . C'est le Honduras profond . Par exemple :Comayagua, Gracias ...

Un bivouac relaxant : les Thermes d'eau chaude à Gracias et une balade à pied dans le PN Celaque voisin, accessible par une très mauvaise piste de terre,  avant d'arriver aux ruines mayas de Copan, notre dernière visite au Honduras 

Les cigares de Santa Rosa de Copan

Mardi 16 décembre


L'attraction principale de Santa Rosa de Copan est la fabrique de cigares, Flor de Copan, une entreprise hispano-française, qui fait travailler 650 personnes et produit un million de cigares par mois.

Nous avons fait une visite guidée d'une heure en espagnol, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris ! Les photos n'étaient pas autorisées, hélas !

Nous avons fait le tour des différentes étapes de la fabrication des cigares, depuis la fermentation qui dure de 6 mois à 1 an, en passant par les ateliers d'une centaine d'ouvrières où on étire les feuilles à la main, où on les répartit selon la taille ; puis par les fours où les feuilles séjournent 8 à 10 heures de 25 à 28°. Ensuite, on compacte le tabac dans des sacs de toile de 50 kg cousus à la main pour un stockage de 3 à 6 ans en magasin (  un peu comme pour le vin).

Les feuilles sont ensuite aplaties à la machine à rouleau et on compte les feuilles. La catégorie dite madura ( mûr?) est mise dans des sortes de grosses cocotte-minute avec du vinaigre de pomme, on chauffe 8 à 10 h. Je suppose que ça donne un goût spécial au cigare ( de couleur noire).

Ensuite, on passe à la production effective des cigares dans un atelier immense où 200 hommes et femmes roulent les feuilles, en coupent les bouts, placent les cigares dans des moules de 10 qui sont compressés par d'autres cigariers ; on doit encore mesurer la quantité d'air contenu dans chaque cigare, un par un, si ça dépasse le chiffre d'1,8 ( quoi ? Je n'en sais rien) , on jette.

Il reste à mettre la feuille parfaite d'enveloppe, à lui faire un joli embout arrondi avec les doigts trempés dans une gomme naturelle.

Chaque cigare est enfin bagué, étiqueté et glissé dans une enveloppe de cellophane et dans un coffret de 15 à 27 cigares avec une identification par code-barres et nom ( Churchill par exemple) 27 Churchill coûtent plus de 300 $, un seul cigare churchill : 10€.

A toutes les étapes, tout est contrôlé avant l'exportation.

Visite super-intéressante, à ma grande surprise ; un seul regret : l'interdiction de faire des photos, qui auraient été spectaculaires. Quelle complexité dans cette fabrication et avec quelle dextérité travaillent ces ouvriers !

Et, bien sûr, nous avons eu une pensée pour la Carmen de Bizet.


Copan

Mercredi 17 décembre.

Lune-Jaguar, Serpent fumant, Lapin 18 ( le préféré de Georges), Escargot fumant, Jaguar-Nénuphar, Lever-du-Soleil … les noms poétiques des 17 rois d'une dynastie qui régna sur Copan à l'âge d'or du monde maya ( de 250 à 900 ap.JC).

Nous sommes encore sous le charme de cette visite. Les ruines sont éparpillées dans la nature, cachées sous de grands arbres ou ceintes de pelouses vertes . Les arbres de l'entrée abritent une colonie de « Macaws » ou aras et des écureuils gris.

Les ruines de Copan au Honduras passent pour être parmi les plus belles du monde maya avec celles de Quirigua et Tikal au Guatemala et celles du sud du Mexique.

Le site est très grand et nous n'en avons vu qu'une partie. Nous y avons passé une matinée entière à découvrir les stèles (avec d'un côté la figure du roi, de l'autre une série de glyphes ( sculptures qui correspond à un son/mot), les temples à degrés, le jeu de balle ( on jouait avec une balle en caoutchouc ; jeu violent et rituel), l'escalier aux hiéroglyphes ( 10 m de large et 21 de haut, couvert pour le protéger) est entièrement sculpté de glyphes encore indéchiffrables, ses rampes décorées de serpents et d'oiseaux fantastiques représentant les monstres sacrés de l'imaginaire maya. Nous avons ensuite poursuivi avec l'Acropolis, le temple de la Méditation, l'autel fameux avec les figures des différents rois de la dynastie sculptés sur ses 4 faces, et la Place des Jaguars.

Nous avons complété notre visite par celle du magnifique musée du site dont la pièce maîtresse est la reconstitution du Temple nommé Rosalila : pierres sculptées recouvertes de stucs peints de couleurs vives. L'original est resté sous terre, sous un autre temple. En général, les Mayas détruisaient les bâtiments existants avant d'en construire de nouveaux ; mais pour certains, comme Malila, on se contentait de les enterrer ; pour leurs fouilles, les archéologues ont creusé des tunnels et ont découvert ce temple étonnant qui nous est parvenu quasi intact.13 m de haut, répartis sur 3 étages. Le musée, outre ce temple, expose les statues et sculptures d'origine du site, les façades spectaculaires des palaces qu'habitaient les rois et les familles riches de leur entourage. C'est stupéfiant !

Je ne sais pas ce qui nous attend dans les autres sites mayas, mais il y a fort à parier que Copan n'est pas des moindres.

Une visite qui a clos en beauté notre séjour au Honduras et nous a fait un peu oublier la route infâme qui précède Copan et conduit à la frontière du Guatemala .