Guatemala

            Le Guatemala en bref:

Superficie: 108 000 km2,  soit 1/5ème de la France

Population: 13 300 000 habitants

Capitale: Ciudad Guatemala

Langue: espagnol

Monnaie: Quetzal (Q)

       Un peu compliqué : d'abord, direction la capitale du pays, Ciudad Guatemala, pour gagner,  un peu au nord-ouest, Antigua et le lac Atitlan; ensuite cap au nord-est vers les ruines de Tikal, près de Flores, avant de gagner le Bélize.

Le volcan Ipala

Jeudi 18 décembre


Passage de frontière à El Florido, très facile, en une heure c'était bouclé ; pas pour les camions qui s'accumulaient sur des km.

De très jolis paysages au Guatemala, c'est la moyenne montagne et la température est très agréable, on ne souffre plus de la grosse chaleur moite, et la nuit, il fait 10 à 12°. On retrouvera un climat plus pénible quand nous serons dans les Basses Terres, vers la fin du pays.

Jolis paysages, certes, mais gâchés par les dépotoirs d'ordures sur le bord des routes : ce sera la plaie de tout le pays.

Notre 1ère nuit se passera dans un club hippique, Los Laureles, avec hôtel, restaurants, piscine, sur la route du volcan Ipala (1650m) que nous avons repéré pour l'étape suivante . On monte jusqu'à mi-pente en voiture, et, du parking où nous passerons la nuit, on rejoint à pied, par un sentier très pentu, le bord du cratère et le beau lac bleu qu'il recèle, niché dans les arbres. Belle balade , très fréquentée par les Guatémaltèques qui sont en vacances de Noël.



Antigua

Samedi 20 décembre


Pour gagner cette superbe ville coloniale, il a fallu traverser la capitale, Guatemala Ciudad :3h1/2 au pas, pendant des kilomètres, au cul des camions et bus puants ! Peut-être était-ce un départ de week- end ou de vacances, en tout cas, c'était pénible ! Enfin, nous en sommes sortis et nous avons pu gagner Antigua et le parking que la police touristique met gracieusement à la disposition des gens comme nous ; c'est sommaire, mais il y a de l'eau, une douche, des wc et on peut aller dans le centre à pied . Nous y trouvons des Allemands, des Sud-Africains, des canadiens et notre Italienne du ferry Colombie-Panama, Giuliana, qui a le même âge que moi et voyage seule.

La cité est nichée au pied de 3 volcans dont 2 actifs. Les maisons basses se parent de couleurs pastel et de toits de tuiles et bordent les rues pavées grossièrement. C'est un très joli décor, les églises y sont nombreuses ( il y en avait 38 au temps de la splendeur de la ville qui fut un temps la capitale du Guatemala) ; on ne compte plus les monastères, couvents, demeures avec patio, cloîtres autour de fontaines en forme de nénuphar, symbole traditionnel du pouvoir pour les nobles mayas. Sur les places ombragées, la foule des touristes, essentiellement américains, se pressent en ces fêtes de fin d'année, et n'ont que l'embarras du choix pour se procurer des produits de l'artisanat , surtout des tissages, des broderies, très jolis et souvent très colorés et différents de tout ce que nous avons vu avant, des sacs à mettre en bandoulière, du chocolat, cher, du café, des bijoux de jade etc...

Un mot rapide d'Histoire : Antigua a perdu son titre de capitale à la suite d'un terrible tremblement de terre qui en 1773 la détruisit complètement . Mais malgré les risques et la menace des volcans et d'autres catastrophes naturelles, la ville fut rebâtie à partir de 1830. Elle a retrouvé son cachet colonial, même si quelques églises en ruines témoignent toujours de la violence des cataclysmes passés, anciens et récents ( en 1976 et 2012, de nouveaux séismes l'ont encore endommagée) .

Nous avons été heureusement surpris par cette ville si propre, aux poubelles ramassées, aux fils électriques enterrés ; elle est bien différente du reste du Guatemala .

Elle est inscrite au Patrimoine mondial par l'UNESCO.


Lac Atitlan

Mercredi 25 décembre


Nous sommes dans ce qu'on appelle les ¨Hautes Terres¨ qui s'étendent d'Antigua à la frontière S.O. du Mexique : montagnes couvertes de pins immenses, cultures de maïs, où les traditions populaires des indiens guatémaltèques sont encore bien vivaces et les costumes traditionnels toujours portés, surtout par les femmes.

Nous nous sommes arrêtés 3 jours au bord du lac Atitlan, dans l'hôtel Tzanjuyu qui accepte les campeurs pour 20$ la nuit. Une belle terrasse herbue, au-dessus du lac, avec une vue superbe sur les 3 volcans San Pedro(3020m), Atitlan(3537m), Toliman(3158m) . Impressionnant paysage !


De Panajachel , la bourgade sans style près de laquelle nous nous trouvons, partent des lanchas à moteur(200 cv) qui font faire le tour du lac aux touristes. La promenade dure la journée, on s'arrête une heure dans chacun des 4 villages abordés. Il faisait beau et nous avons bien apprécié cette promenade lacustre, la marche à pied dans les ruelles pentues de ces villages accrochés aux pentes abruptes, les costumes colorés des femmes et de quelques hommes, qui continuent à mener un rythme de vie paisible, dépendant du lac, des cultures et des touristes, nombreux en cette semaine de fêtes.




Chaque arrêt est à but économique puisque les boutiques d'artisanat sont à touche-touche depuis l'embarcadère. C'est dans le village de San Juan La Laguna que nous avons admiré les ¨murales¨, fresques peintes sur les murs, qui évoquent les croyances des Mayas et les catastrophes naturelles ...et la peinture Tz'utuyil qui dépeint la vie rurale, les récoltes, à l'aide de couleurs vives. Ces tableaux nous ont rappelé les œuvres des indigènes équatoriens de Tisgua.

La nuit du 24 décembre, un feu d'artifice bien bruyant comme de juste, a été tiré sur le lac à Panajachel.


la dernière prise le soir de Noël:

Les Hautes Terres _ Zunil

26 décembre


Au-dessus du lac Atitlan, commence une région montagneuse ( nous sommes montés à 3000m) , très agricole et très peuplée. L'habitat y est très dispersé et continu. Les villages sont plutôt laids, les habitants portent plus souvent le costume traditionnel à dominante grenat et rose.

Sous le cône parfait d'un immense volcan, le village de Zunil est la porte d'une zone maraîchère accrochée aux pentes où règne une intense activité : on ramasse les carottes, les gros radis rouges, les choux, les oignons, les salades . L'eau coule en abondance pour créer ce joli damier de cultures.

Nous avons poussé jusqu'aux Fuentes Georginas, une station thermale aux eaux sulfureuses, nichée dans la montagne : 4 bassins d'eau sulfureuse, dont l'un dépasse les 40°. Pour la 1ère fois, nous avons trouvé ça trop chaud et nous n'avons pas pu y rester longtemps. Cela ne semblait pas gêner la foule des Guatémaltèques qui s'y pressaient en cette semaine de Fêtes. Spectacle pittoresque, j'espère que la température élevée de l'eau tue les microbes ! Nous y avons rencontré un couple de Français en vacances pour 15 jours.

Nuit calme sur le parking de l'hôtel San Francisco, à Huehuetenango.


Hautes Terres, de Huehuetenango à Tactic

Samedi 27 décembre


La région des Hautes Terres , de Huehuetenango à Tactic, que nous avons traversée d' Ouest en Est, mérite bien son nom : on navigue entre 1200m et 2000m, passant d'une vallée à l'autre en escaladant les montagnes. Nous n 'avons fait que monter et descendre toute la journée : il nous a fallu 8h1/2 pour faire 160 km ( dont 25 de mauvaise piste, bien poussiéreuse. Sinon, la route est bonne, peu fréquentée. Le « hic » , ce sont les « tumulos », spécialité guatémaltèque de ralentisseurs en béton, publics ou sauvages, l'idéal pour les freins et les suspensions ; j'en ai compté 25 rien que dans la traversée d'un bourg ; Georges peste tout le long ! Nous ne regrettons pourtant pas d'avoir emprunté cet itinéraire, car l'environnement y était vraiment très beau : des montagnes couvertes de pins, des cultures de maïs, de légumes, des villages traversés un samedi, jour de marché souvent : nous avons ainsi vu les paysannes vêtues de leur costume traditionnel ( qui varie tout le long de la route : après les jupes porte-feuille serrées à la taille par des bandes brodées, les jupes sont devenues larges , longues et froncées à la taille avec des caracos à mailles ajourées portés sur un débardeur .Les maisons sont en briques d'adobe, à toit de tuiles et non pas de tôle rouillée. Les cimetières, par leur couleur n'inspirent pas la tristesse ! On cultive le café et la cardamone dont le Guatemala est le premier exportateur mondial, essentiellement vers l'Arabie saoudite et les Etats du Golfe qui en parfument leur café.

Nuit passée exceptionnellement dans une station service, car il était trop tard pour trouver un bivouac plus plaisant : celui-ci était propre, calme et gardé, la nuit, par un vigile en armes comme le sont aussi les grandes pharmacies, les banques et les supermarchès.


Biotopo del Quetzal-Coban

Notre visite au « Biotopo del Quetzal » qui permet d'observer, au long de ses sentiers, le fameux quetzal a été un peu décevant : nous avons bien marché 1h1/2 dans la glaise de la forêt humide , mais sans apercevoir l'oiseau insaisissable, qui a donné son nom à la monnaie du pays et qui était vénéré par les Mayas ; les plumes du quetzal ornaient leur serpent à plumes Quetzalcoatl.

Donc pas de photo de cet oiseau resplendissant, vous et moi devrons nous contenter des images d'Internet !

A Coban, un peu plus loin à l'est, nous avons trouvé un Parc National Las Victorias , en pleine ville, où nous avons pu marcher un peu et surtout camper ( avec d'autres voyageurs allemands et des canadiens, tout le monde ayant les mêmes adresses. Celle-ci est intéressante, car, outre le cadre, nous avons l'électricité et une douche chaude, enfin pour Georges, car, moi, je n'ai pas su la faire fonctionner et dû subir l'eau froide.


Quetzal_ photo Wikipedia

Le centre et l'est

Lundi 29 décembre


C'est pour une région encore différente que nous avons quitté les Hautes terres : le centre et l'est du Guatemala. Moins élevée, 1400 m en moyenne, avec une végétation bien plus luxuriante et où on retrouve les plantations de café, le cacao, les bananiers, puis, plus bas, les palmiers à huile.

Nous traversons des villages, le jour du marché et leur traversée est pittoresque.


Semuc Champey

Semuc Champey, atteint par une piste cahoteuse et difficile, constituera pour nous un des plus beaux sites naturels du Guatemala. Le rio Cayabon a creusé une sorte de tunnel de 300m de long , constituant un pont de roches. Mais, ce qui est étonnant, c'est que sur ce pont, ce sont créés des bassins dans lesquels on se baigne. Une sorte de coin de paradis, les bassins passant du vert émeraude au bleu turquoise. Nous sommes montés dans la forêt jusqu'à un mirador d'où on domine ce site remarquable. C'était plein de jeunes Nord-américains en vacances de Noël et les Guatémaltèques étaient nombreux aussi. C'est un site pour routards et ce sont des pick-up qui conduisent les visiteurs dans leur benne, debout, bien secoués , car la piste est très dure et pentue. Enfin, ils s'éclatent et nous, nous y sommes arrivés aussi.


Las Conchas

Autre endroit remarquable atteint par une longue piste de terre, qui n'est pas la route habituelle des « gringos » : las Conchas, une série de bassins reliés entre eux par de puissantes chutes d'eau, un petit Iguazu. Avec plus de débit qu'à Semuc Champey, ces bassins sont moins visités et la population n'a pas les moyens de bien exploiter l'endroit. C'est aussi ce qui fait son charme.


Tikal

Lundi 5 janvier

 

Notre détour vers Rio Dulce, au nord-est du Guatemala, au bout du lac Izabal, a été raté à cause du mauvais temps et nous avons dû renoncer à la spectaculaire croisière jusqu'à Livingston.

Remontée, donc, vers le nord et la frontière avec le Mexique ; nous ne passerons pas par le Bélize. Nous avons fait étape à la Finca Ixobel, près de Poptun, une auberge écolo où se retrouvent de nombreux voyageurs . Nous y avons rencontré plusieurs Français. Dans cette grande propriété, des maisons de bois sont éparpillées dans la nature pour les clients , qui peuvent se promener sur des sentiers, se balancer dans des hamacs en face d'un étang de baignade. Le wifi, l'électricité , des douches, le soleil et un bon restaurant nous ont fait apprécier cet arrêt.

Tikal sera le point d'orgue de notre séjour au Guatemala. C'est une ancienne cité-état maya, éloignée dans la jungle et qu'on ne peut comparer avec Copan au Honduras. Ce qui nous a séduits c'est l'environnement de forêt, la hauteur des tours-pyramides noires de moisissure que nous avons vues émerger au-dessus de la canopée au coucher du soleil.

Comme nous avons dormi au camping du site, nous avons fait la visite en 2 temps : au soleil couchant avec retour de nuit, d'abord . Nous n'avions pas emporté de lampe et nous avons été bien contents de profiter de la lumière d'une famille guatémaltèque. Le lendemain, tour complet du site dès avant 8h. Sur les chemins éloignés, on entend les oiseaux jacasser, les singes hurleurs faire un raffut de tous les diables. Nous avons vu un singe atèle et un coati.

Le site archéologique est immense et il faut marcher beaucoup( 8 à 10 km) si on fait le tour de tous les temples (4 000 structures) , allant de place en temples sur le sol glissant, mais l'atmosphère est unique, malgré la foule qui grossit d'heure en heure. Retour sous une pluie battante, nous n'avions plus un fil de sec.

La plupart des monuments datent de 300 à 800 ap.JC. Ces structures cérémonielles en pierres furent bâties par des gouvernants du nom de Yax Moch Xoc( attention à la prononciation!), Grande Patte de Jaguar, Grenouille qui fume, Seigneur Eau, Double rayon de Lune, Seigneur Cacao...

Tikal, cité guerrière, culturelle, religieuse et marchande, très peuplée, domina la région du Peten , compta plus de 100 000 habitants et disparut progressivement vers 900, un déclin qui, comme celui de l'ensemble de la civilisation maya des Basses Terres, reste mystérieux.

Nous sommes appelés à visiter encore bien d'autres sites mayas et nous y retrouverons cette architecture des centres cérémoniels (temples, jeux de balle, résidences des prêtres) et des palais ; la place, la plate-forme(pyramide) et l'édifice faîtier qui la surmonte sont les éléments fondamentaux.

Et maintenant, VAMOS à Mexico ! Mais nous hésitons encore sur l'itinéraire à suivre , après notre rencontre de 2 camping-cars français bien déçus par le YUCATAN, l'américanisation de la région, la foule dans les sites célèbres comme Chichen Itza ou Tolum, les prix etc... Nous allons plutôt commencer par la région du Chiapas, qui ne manque pas non plus de beaux sites mayas, toltèques,olmèques etc... et de villages pittoresques .

Donc, direction : la ville de Palenque.