Pérou

              Le Pérou en bref:

Superficie: 1 285 216 km2 ( la moitié de la France)

Population: 28 millions d'habitants

Capitale: Lima

Langue officielle: espagnol

Monnaie: Nouveau Sol (NS)

 

 

           Pour traverser le pays du sud au nord, deux solutions s'offrent à nous :

  1. La côte du Pacifique par la Panaméricaine, rapide, encombrée de poids lourds, avec quelques superbes sites archéologiques pré-colombiens,  mais sans vraie nouveauté pour nous.
  2. Les Andes par Cuzco, qui nous permettrait , à partir de Huanuco, d'emprunter un itinéraire inconnu de nous par Tingo Maria et les zones amazoniennes. Nous déciderons sur place.

De la frontière bolivienne à Cuzco

 

Samedi 5 juillet 2014

 

 

 

-7h de décalage horaire

 

 

 

La frontière bolivienne a été aussi « bordélique », si vous me passez l'expression, à la sortie qu'à l'entrée : rien ne dit qu'on approche du poste frontière, il faut demander aux gens, avec la voiture on doit se frayer un chemin tout doucement, et le douanier, cerise sur le gâteau, est allé prendre son petit déjeuner : attente, 1h1/4 ! Côté péruvien, impeccable.

 

Très bonne route, avec toutefois des dos d'âne jaunes et noirs à l'entrée et à la sortie du moindre hameau.

 

On voit que le pays est plus développé que la Bolivie. La vie est aussi un peu plus chère. GO à 1€ pour tout le monde.

 

Notre destination, c'est Cuzco : nous passons une nuit à Puno, au bord du lac Titicaca, mais sans retourner aux Iles Flottantes des Uros , sur lesquelles on a vu tant de reportages à la télé ; nous les avons déjà visitées en 2008-2009. Juliaca grouille toujours d'activité ; nous traversons ensuite Pukara, spécialiste des bœufs en céramique porte-bonheur qu'on fixe au toit des maisons. Sur ces hautes terres des Andes, les petites fermes très dispersées sont couvertes de toits de tôle et ont toutes, à l'extérieur, une cabane wc/douche orange surmontée d'un ballon d'eau peint en noir pour l'eau chaude.Pour les amoureux des animaux, on fait, dans cette région, l'élevage des cuys( cochons d'Inde) destinés à être rôtis pour les gourmets.

 

Au passage du col « Abra La Raya », nous avons la chance de voir passer le train de Perurail : il n'existe pas de passage à niveau, mais une draisine qui klaxonne précède le train !

 

Les Thermes populaires d'Aguas Calientes nous accueillent pour la nuit et soulagent le dos de Georges.

 

Les montagnes se sont élevées, la route est encaissée, on exploite le bois d'eucalyptus.

 

Et enfin, voilà Cuzco, la vieille capitale des Incas que nous retrouvons 4 ans après notre 1er séjour en Amérique du sud. Superbe ville, très touristique, au centre d'une région très riche en sites incas, dont le Machu Picchu . C'est la vitrine touristique du Pérou.

 

Nous campons au-dessus de la ville, près du site de Saksaywaman, à 20 minutes à pied du centre. Nous resterons 3 jours au camping, et lessives faites, nous partirons nous promener dans la ville, sans guide Lonely Planet, sans appareil photo : c'est reposant de ne pas être tenus de visiter avec sérieux et de ne pas tout voir à travers le viseur de l'appareil photo. Pour ceux qui se sentiraient sevrés de clichés, qu'ils retournent sur notre page de 2008.

 

Notre dernier match du Mondial ( les 8ème) vu à la télé dans un chouette restaurant de Cusco autour d'un verre de Pisco Sour nous a valu d'être gentiment brocardés par nos voisins de camping allemands et brésiliens avec qui les discussions en espagnol battent leur plein ( même si parfois nous sommes un peu secs en vocabulaire!)

 

Pour remonter vers le nord, nous choisissons de passer par les Andes : Ayacucho, Huancayo, Huanuco. Et, c'est seulement là, que nous verrons des lieux neufs pour nous, à l'est, côté amazonien.

 

Recette du PISCO SOUR :

 

  • 1 mesure de citron vert

  • 3 mesures de pisco(alcool de raisin)

  • glace

  • sucre

  • 1 cuillère à café de blanc d'oeuf(pour l'aspect mousseux)

 

SALUD ! Santé !

 

Les Hauts Plateaux du Centre

Du dimanche 6 juillet au lundi 14 juillet 2014

 

 

Remontée vers le nord par les Hauts Plateaux du centre Pérou : superbe itinéraire depuis Cuzco, avec , au début, en point de mire, les sommets enneigés de la Cordillera de Vilcabamba, à plus de 6000m, avec une alternance d'excellentes routes neuves et de pistes de terre. De nombreux travaux nécessitent des arrêts plus ou moins prolongés : 3h1/2 pour le changement des planches en bois d'un pont sur un affluent du Rio Apurimac. Tous les passagers des bus, camions, taxis, triporteurs descendent pour faire pipi, se dégourdir les jambes, se restaurer ( les marchandes ambulantes de soupe, de pain, de glace et sucreries sont déjà là ) : c'est pittoresque !

L'altitude variera des alentours de 3000 à 4400m au Cerro del Pasco, avec des retours à des altitudes plus raisonnables de 2000 où on a l'impression d'étouffer ! Aux plus hautes altitudes, on ne voit plus d'arbres, ni de buissons, mais une steppe dorée formée d'ichus, ces touffes d'herbes drues prisées des vigognes et du bétail( vaches et moutons qui peuplent ces zones de pâturage). Nous résistons au soroche, le mal des montagnes.

Quelques bivouacs sympas :

                     aux thermes de Ccolloc, sur l'Apurimac

                     au bord de la Laguna Pacucha près d'Ayacucho

                     au bord d'un petit canal près de cette même ville où nous ferons une halte d'un jour et demi à 3691m

                     sur une place de village où nous rencontrerons un couple de l'Ain, Mado et Jean-Paul Bonnenfant, qui parcourent le monde à bord de leur original ccar Toyota et cellule Clémenson orange, appelée « La bougeotte » . Ils vont vers le sud, nous vers le nord, mais quel plaisir que ces rencontres entre voyageurs … et quel repos de parler français !

                     Le couvent de Santa Maria de Ocopa, que nous connaissions déjà, mais où nous savions pouvoir jouir d'un endroit calme et propre pour dormir, avec de l'eau, des poubelles et du pain dans les corbeilles des " marchandes du Temple " !

 De ces centaines de kilomètres, outre les beaux paysages andins, que retiendrons-nous ? Les dos d'ânes en quantité phénoménale, les contrôles de police nombreux mais toujours courtois , les tags politiques sur toute surface disponible et spécialement les murs des maisons où ils mettent de la couleur, la saleté des abords de villages, les maisons misérables faites de briques de terre et de tôle où les gens vivent sans aucun confort ( sol de terre battue, pas de chauffage) : quelle vie ! Société entièrement agricole, où tout le monde travaille dur .

 

 

 

 

 

 

sur le versant amazonien , de Tingo Maria vers Tarapoto

du 15 au 19 juillet

 

Pas de regret d'avoir choisi de passer par l'est du pays : cette région est superbe, très typée. Tout a changé avec les 2000 mètres de descente depuis les hauteurs andines vers le bassin amazonien :

                     la température : 38°à notre étape du soir ! Alors que tous ces jours-ci, nous portions encore pantalons longs et polaires.

                     La végétation devenue tropicale : à 2700m.poussent les bananiers, à 2000 la canne à sucre, les hortensias sont cultivés en pleins champs( pour quel usage?) Puis, plus bas, c'est la jungle, partiellement défrichée pour faire la place aux plantations de cacao, de café, palmiers, cocotiers, manguiers, agrumes etc...Plus loin, dans la plaine qui annonce Tarapoto, on cultive le riz.

                     Les maisons sont en bois avec toits de tôle ou de palmes, sur pilotis souvent, sans fenêtres ni portes (pour faciliter les courants d'air?) avec des hamacs pour dormir.

                     Les gens sont en short , débardeurs et tongs, plus de costumes traditionnels, plus de ponchos évidemment

De nombreux rios s'étirent dans les vallées, entre des montagnes modérées, contreforts andins, dont le fameux rio Huallaga qui se jette dans l'Amazone  et qu'on franchit par plusieurs ponts suspendus peints en orange. Baignade rafraîchissante dans un de ces torrents.

La route est bonne sur les 2/3 de la distance et pourrie sur l'autre tiers.Réputée autrefois dangereuse car la région est le fief des narco-traficants(coca),elle paraît sûre aujourd'hui à condition de ne pas circuler de nuit. Les contrôles et patrouilles de police sont multiples et même renforcés par des milices armées (les rondas campesinas) qui vous taxent au passage de quelques soles.

On vit ici essentiellement de la culture du cacao et du café dont les grains sèchent sur des bâches en bordure de route.

Nous sommes accueillis à bras ouverts et suscitons la curiosité désintéressée :

                     à Tingo Maria, c'est un péruvien parlant français pour avoir fait ses études de psychologie et sociologie en Belgique qui vient nous parler de son pays, de sa classe politique, de la situation économique

                     c'est Truman et Sisley qui nous accueillent chez eux, dans une finca de bananiers, nous faisant goûter leur cacao, leurs noix ce coco, nous remplissant les bras de bananes, papayes ; ils nous font photographier toutes les fleurs de leur jardin ou presque...

                     pour une étape du soir, c'est un paysan, Miguel, qui nous accueille sur son terrain, et fait à Georges la démonstration du moulinage du cacao une fois sec. Il voudrait aussi nous charger de bananes, mais nous ne savons plus quoi en faire !

A midi, nous mangeons dans de petits restaurants sommaires ( el menu : une soupe, un plat viande, riz, légumes avec une boisson à base d'orge et citron) : c'est donné et nous évite de cuisiner en pleine chaleur. Mais ce n'est pas de la haute gastronomie.

Autour de Tarapoto, ce n'est déjà plus la même végétation tropicale mais les haies sont des rangées de cocotiers et on y cultive le riz.Il fait une chaleur étouffante et nous sommes bien contents de trouver un peu de fraîcheur sous les arbres qui ombragent les rives de la Laguna Azul à Sauce, atteinte grâce à une barge (balsa) à 20 km de la grande route. Endroit super, indiqué par un voyageur et où nous ferons une pause : paillotes, bateaux pour faire le tour du lac. Nous faisons vite partie des meubles et j'ai toutes les peines du monde à lire et à écrire entre les visites des adultes et les bavardages des enfants qui adorent les drapeaux rouges et blancs du Stade de Reims que notre fils nous a opportunément fournis. Une voisine à qui je dis que nous allons au village en moto-taxi-triporteur pour faire laver notre linge dans une lavanderia, nous propose de le faire elle-même à la main, et une autre dame nous apporte au ccar sa spécialité servie dans des feuilles de bananiers, les maduritos , des bananes farcies de viande séchée, de cacahuètes écrasées, de fromage. Arrosées d'une bière bien fraîche, dans un tel paysage, c'était fameux. Et en plus nous faisons un peu travailler les gens.

Nous nous souviendrons de cette étape, d'autant qu'elle marquait notre cinquantième anniversaire de mariage : un bail !!!

 

Tarapoto, Moyobamba et ses thermes à 42°, la pluie pour finir notre séjour au Pérou, et nous serons bientôt en Equateur, avec un meilleur temps, nous l'espérons, que lors de notre dernier passage dans ce pays où nous avions eu un mois de pluie sur 2 mois de séjour .