Costa Rica

               Le Costa Rica en bref:

Superficie: 51 000 km2  ( 1/11ème de la France )

Population: 4 250 000 habitants

Capitale: San Jose

Monnaie: Colon et dollar

Langue: espagnol et anglais

Climat: tropical

           Vous aurez remarqué que plus on avance et moins l'itinéraire est précis !

Comme les endroits à visiter sont plutôt à l'ouest, nous irons par là .

 

La côte sud du Pacifique

 

Vendredi 14 novembre

 

 

 

Le Costa Rica est un pays de dimensions modestes, situé entre deux océans et entre 2 pays, le Panama et le Nicaragua. C'est une démocratie, sans armée, qui vit depuis quelques années essentiellement du tourisme et qui a développé une politique de l'environnement audacieuse.

 

Nous comptons y passer environ 3 semaines.

 

C'est d'abord la propreté qui nous frappe, la luxuriance de la végétation, la sécurité, la liberté de camper, la splendeur de la côte Pacifique, la pluie tous les jours en fin d'après-midi, la température plus supportable qu'au Panama, la possibilité de trouver plus facilement des fruits et des légumes. C'est un pays pour les amoureux de la nature , les amateurs d'ornithologie ; les Réserves et Parcs y sont très nombreux, mais par rapport à la majorité des pays d'Amérique Latine, c'est un pays onéreux et on doit bien choisir ce qu'on compte visiter. Ainsi, pour 1 journée à 2 sur une plage du Parc Marina Ballena, il nous en a coûté 24$ . Les étrangers paient le double et parfois bien plus que les « Ticos », habitants du Costa Rica . Les tarifs des entrées aux Parcs Nationaux sont passés de 10 à 15 dollars par personne.

 

Nous passons donc la frontière avec le Panama à Rio Sereno, un poste de montagne très peu fréquenté , et bien nous en a pris : d'abord la région est très jolie et ensuite, comme nous étions seuls motorisés ; les douaniers ont été aux petits soins pour nous, poussant même la gentillesse  jusqu'à laver notre voiture après la leur ! Pas de contrôle sanitaire (tant mieux car le frigo était plein de denrées interdites ( oeufs, viande, fromage, fruits et légumes) , assurance obligatoire pour les 3 mois de séjour autorisé, prise par internet : 35 $.

 

La campagne est verte, très vallonnée, les vaches ne manquent pas d'herbe. Les maisons sans étage sont très colorées et il n'y a pas d'ordures dans les caniveaux.

 

La côte sud du Pacifique est très belle, mais pour en apprécier les paysages, il faut franchir un cordon végétal, de la route on ne voit rien. Les routes sont bonnes et pas trop chargées ; même remarque qu'au Panama, les WE voient affluer les citadins vers la mer et en semaine , plus personne. Nous jouissons de la liberté de camper au bord des plages, sous les cocotiers, bercés par les marées. L'eau de l'océan est très bonne et les surfeurs se régalent. Nous aussi et nous avons du mal à nous arracher à certains de ces endroits paradisiaques , comme Dominicalito.

 

Les gens sont accueillants, mais plus réservés que les Colombiens : ils sont habitués aux Américains, nombreux ici où ils trouvent un coût de la vie plus intéressant pour y passer leur retraite ou des vacances.

 

El Valle central

 

Mardi 18 novembre

 

 

 

Direction l'intérieur du Costa Rica, au sud-est de San José, la capitale.

 

De la côte, on monte au Cerro de la Muerte, 3 491m. C'est le point de passage le plus élevé de l'Interaméricaine. Nous pénétrons peu à peu dans la forêt de nuages luxuriante. Au pied du col, on trouve des marchands de fruits sur le bord de la route ( surtout des ananas dont nous faisons une grande consommation, 1€50 les 2, ainsi que des bananes, des oranges à jus, des pastèques et des anones que nous avons goûtés pour la 1ère fois.

 

Cartago, l'ancienne capitale du pays, plusieurs fois détruite soit par des tremblements de terre, soit par l'éruption du volcan voisin, n'a pas grand charme car tout est neuf et sans souci particulier d'esthétique. Les rues n'ont même pas de nom, on se contente de numéros ( Avenida 2 ou Calle 16).La Basilique Nuestra Senora de los Angeles mérite seule un arrêt : c'est le « Lourdes » costaricain. La « negrita », la Vierge noire, attire les pélerins de tout le pays.

 

Dans la même région, nous faisons un arrêt aux Jardins Lankester pour y admirer la magnifique collection d'orchidées, le jardin japonais, les cactus, les Bromelias, les palmiers et les Heliconias : un régal ! Jugez-en.

 

A Orosi, dans une charmante vallée fluviale, au creux des montagnes, c'est une modeste et pittoresque église coloniale qui sera notre voisine pour un bivouac d'une nuit avant la trempette dans les sources d'eau chaude d'Orosi ( c'est une région volcanique), hélas, pas toutes opérationnelles, car on y fait des travaux.

 

 

 

Le volcan Irazu est la principale attraction de la région. Depuis le 18ème siècle, il a connu 15 éruptions majeures, il est actuellement en phase de repos. C'est le volcan le plus vaste et le plus haut du pays( 3432m) ; mais pour nous, ce fut une déception : à peine qq centaines de mètres de marche pour voir 2 cratères désolés et gris, sans la moindre fumerole ni le lac émeraude annoncé. Le prix réservé aux étrangers nous a paru , de ce fait, prohibitif ( 35$ pour nous 2 avec le véhicule). D'ailleurs, ce procédé qui consiste à faire « casquer » les touristes étrangers est détestable. Nous sommes redescendus le lendemain après une nuit glaciale qui nous a fait ressortir les duvets.

 

 

 

Toujours dans la »Valle Central », nous avons traversé, sans nous arrêter , la capitale San Jose qui n'a pas grand attrait. Beaucoup de circulation, l'autoroute passe sans arrêt de 3 à 2 voies avec les embouteillages qui en découlent. Nous faisons confiance au GPS, mais avec ce trafic intense, la traversée des villes, c'est crispant. Le camping dont les points Gps nous avaient été donnés n'existait plus, remplacé par un supermarché : 2ème désillusion de la journée. Il faut donc continuer, sans faire de lessive et sans communication internet. On en aurait pourtant bien eu besoin.

 

Nous n'avons guère eu de chance avec notre 2ème volcan, le volcan Poas : 20 km de montée sur les flancs du volcan, habités presque jusqu'en-haut, pour apprendre que le temps est trop couvert et que nous ne verrons rien. Que faire sinon redescendre?Troisième désillusion ! Pour nous consoler, nous nous arrêtons au restaurant où nous dégustons une truite. Et nous achetons au passage des fraises, cultivées en quantité dans la région. On voit de nombreuses serres sous filets noirs. Là aussi, la terre volcanique est très riche.

 

 

 

Par une petite route qui serpente entre les caféiers et les villas individuelles de manière quasi ininterrompue , nous nous arrêtons un moment à Sarchi dont la spécialité est la fabrique de meubles et spécialement de rocking-chairs, mais surtout de chars à bœufs, de toutes les tailles et peints de couleurs vives .

 

Remontant toujours vers le nord, on arrive ensuite à Zarcero, perchée à 1700m, au bout de la cordillera central. L'environnement de moyenne montagne, hyper-verte, est splendide, et la bourgade mérite une halte pour admirer son église et son jardin de topiaires. Pour bivouaquer , ce n'est pas la joie : toutes les rues sont en pente et pour trouver un endroit plat, il nous faut monter en vitesses courtes sur une hauteur de la ville. Il ne faut pas être trop difficile parfois et nous essayons de trouver un endroit pour dormir avant la nuit qui, ici, tombe tôt, à 5h1/2 .

 

 

 

Le Volcan Arenal

 

22 novembre 2014

 

 

 

A travers une campagne « suisse » sans les chalets, remplacés par des maisons au toit à faible pente et peintes de couleurs vives, nous gagnons La Fortuna où comme son nom l'indique, il faut avoir un bon budget pour profiter des curiosités ( volcan, cascades, canopy, bains ...)Même les sentiers de randonnée et de découverte sont payants.

 

La Fortuna est au cœur d'une région volcanique et à 4 km de la base de l'Arenal, la principale attraction de la région, le Parc le plus visité du pays. C'est l'un des 10 volcans les plus actifs au monde. Il est surveillé tous les jours. Le 20 juillet 1968, L'Arenal entra en éruption après 4 siècles de sommeil et détruisit 3 villages, tuant 80 personnes. Il émet des gaz toxiques . Pourtant , vu du pied, il n'a pas l'air si méchant !

 

Nous hésitons à monter car , dès 6 h du matin il est déjà dans les nuages et nous craignons de dépenser en vain les 22 $ par personne exigés pour entrer dans le Parc.

 

Nous nous contentons donc des sources d'eau chaude qui pullulent au pied de l'Arenal : le plaisir hédoniste de se prélasser dans des bassins d'eau à 40° en moyenne, au milieu d'une riche végétation a un coût, plutôt exorbitant, suivant les Thermes, qui sont pourtant pleins.

 

Nous jetons notre dévolu sur les « Termales Los Laureles » parmi des dizaines d'autres sur la route qui monte au volcan. Si nous avions encore des illusions sur l'âge que nous faisons, nous les perdons vite puisque l'employé nous place d'office dans la catégorie des vieux et des enfants, ce qui nous vaut un tarif réduit et très raisonnable ( l'établissement ne figure pas dans notre guide Lonely Planet ; les guides, entre parenthèses, sont nuls, jamais à jour, ni pour les tarifs d'entrée dans les sites, ni pour les noms de lieux...)

 

Une dizaine de piscines, des bassins d'eau plus chaude à 45°, des fleurs et des palmiers, des ranchos pour se mettre à l'abri de la pluie ou du soleil et pique – niquer avec poubelle, eau, table et bancs, prise électrique, musique d'ambiance( la même pour tous pour une fois), repas inclus dans le prix. Les familles viennent y passer la journée ou quelques heures.

 

Cerise sur le gâteau, une aire de camping gratuite, devant l'entrée, offre l'eau, les toilettes, la douche et l'électricité aux campeurs, c'est-à-dire à nous !

 

Nous avons bien apprécié cette étape bienvenue au pied d'un volcan à la visibilité capricieuse, hélas !

 

 

 

Samedi 23 novembre

 

Pour le volcan, nous avons quand même tenté le coup : Bof ! Nous n'avons pas vu le sommet, mais un gros morceau du volcan, on est très loin du cratère et les coulées de lave ne sont pas très impressionnantes ; quand je pense aux volcans chiliens se détachant dans un ciel pur, les coulées de lave énormes que la route traverse comme au volcan Llaima par exemple, l'Arenal ne vaut que par la balade à pied qui y conduit, 5 km dans la forêt . Nous avons croisé ou dépassé plusieurs groupes d'Américains accompagnés de guide (entre parenthèses, ils ne disent pas bonjour) et un jeune couple de Français en vacances pour 15 jours au Costa Rica .

 

Nous sommes retournés aux thermes et à la zone de camping pour la nuit.

 

La Volcan Arenal

Péninsule de Nicoya -Playa Carillo

 

Lundi 24 novembre

 

Des plages tropicales de carte postale frangent un littoral couvert d'une jungle exubérante. La péninsule de Nicoya se situe au nord-ouest du Costa Rica et on n'a que l'embarras du choix pour trouver un bivouac, car tous ces lieux de rêve sont faciles d'accès. En Europe, les camping-cars s'agglutineraient par dizaines et on verrait fleurir les barres à 2 mètres.

 

Malgré la grande fréquentation durant les week-end, le sable et les abords des plages sont propres, comme quoi, l'éducation est pour beaucoup dans la propreté d'un pays. Nous avons plusieurs fois vu des promeneurs lambda, ramasser dans un grand sac en plastique les saletés laissées par quelques indécrottables, comme il en existe dans tous les pays.

 

Une étape nous laissera un souvenir ébloui : la Playa Carillo, plus tranquille que sa voisine Playa Samara, on s'y gare au bord de la route . C'est une large baie bordée de cocotiers incurvée entre 2 caps rocheux et c'est face à ce paysage de rêve que nous avons passé 2 nuits, bain le soir, bain le matin, nuit rythmée par le métronome des marées, humidité maximale. Dans notre guide, il y a des pages et des pages de playas aussi belles, mais on ne peut s 'arrêter à toutes et il faut bien avancer. Nous n'aurions jamais cru voir d'endroits pareils, sauf au cinéma , nous pensons toujours à nos petits-enfants qui s'y «  éclateraient ».

 

Cette côte tropicale est sans doute ce que nous retiendrons du Costa Rica et nous oublierons la marchandisation forcenée du reste du pays.

Quelques photos en diront plus que mes pauvres mots. 

 

 

 

Région du volcan Miravalles.

              Mercredi 26 novembre

Dans notre progression vers le nord, nous nous écartons un peu de la Panaméricaine pour découvrir la région du volcan Miravalles (2028m), dont le cratère principal est endormi . Le volcan n'en offre pas moins son énergie géothermique qui fournit 18% de l'électricité du pays et celle destinée à l'exportation vers le Nicaragua et le Panama. C'est assez impressionnant de voir  les énormes tuyaux en acier qui sortent de terre au milieu des nuées blanches; ça sent le soufre dans ce secteur.

En outre, les sources chandes ont vu se développer des thermes au pied du volcan.

C'est aux Thermes Yökö Hot Springs de Fortuna-Miravalles que nous avons passé 2 jours: 4 sources, petit toboggan, 1 cascade et des cabinas pour ceux qui veulent loger sur place le temps d'un week-end. Le parking bétonné est appréciable car il pleuvasse, nous y avons internet, l'électricité et un point d'eau, pour un prix "tercera edad" raisonnable. Nous prenons goût à ces trempettes. En plus, le matin, nous étions seuls et le soir, une seule voiture s'est arrêtée. Il faut dire qu'il pleut; ça s'est refroidi: 23° quand même! On respire.

 

 

Bahia Salinas-Playa Rajada

Samedi 29 novembre


Inouïes, la beauté et la tranquillité de nos dernières plages au Costa Rica, dans la Bahia de Salinas !

Les attaques des petites mouches suceuses de sang à l'entrée du Parc National Rincon de la Vieja, nous ont fait battre en retraite, ainsi que la pluie et nous avons rejoint la côte , avant de gagner la frontière du Nicaragua à Penas Blancas.

On est loin des grands centres urbains et la fréquentation de cette région est faible, même pendant les WE. Nous étions même seuls pour notre bivouac d'un soir dans une petite crique très ventée. C'est en cherchant une plage plus abritée et qui n'aie pas été accaparée par un complexe hôtelier, que nous avons découvert la Playa Rajada, près d'El Jobo, le plus beau bivouac de notre voyage, mérité après les nids de poule pleins d'eau de la piste qui y conduit : une longue baie de sable clair qui s'étire entre deux caps rocheux, des arbres , sortes d'acacias épineux pour l'ombre, des emplacements pour camper sans contrainte, des poubelles et c'est tout, l'océan impavide, le ciel bleu, un coucher de soleil somptueux et la solitude : nous y avons passé 3 jours en contemplation.

Voilà ! Le Costa Rica , c'est fini. C'est un petit pays magnifique, la nature est la seule richesse touristique, pas de petits villages sympathiques, pas de villes historiques, mais des forêts , des fleurs, des plages, des volcans, des animaux. Pour notre part, nous n'avons guère vu d'animaux, sinon des oiseaux de mer, des colibris, des araignées velues, des moustiques , des mouches piqueuses, des papillons bleus ou Morphos, des cris rauques de singes-hurleurs, sans les voir, un iguane, ; mais pas de grenouilles rouges, de coatis (que nous avons vus ailleurs), de singes Paresseux, de tortues-luth : il aurait fallu être hébergés dans un lodge privé et prendre un guide. Peut-être n'était-ce pas non plus le meilleur moment.

Nous avons regretté l'américanisation , le fait qu'on nous parle systématiquement en anglais, la trop grande réserve des habitants trop habitués aux « gringos », et le coût de la vie.