Colombie

       La Colombie en bref:

Superficie: 1 141 748 km2

Population: 45 millions

Capitale: Bogota

Langue: espagnol

Religion: catholique

Monnaie: peso

 

Plusieurs contraintes: la météo ( nous y serons en période des pluies ce qui peut grandement obliger à modifier les plans de route) et le fait qu'il n'existe pas de passage routier avec le Panama ( on doit donc expédier le véhicule en bateau depuis Cartagena, les personnes prennent un avion),  un axe montagneux qui coupe le pays en deux du sud au nord et oblige donc à des choix à gauche ou à droite de cet axe , et la sécurité. 

 

Las Lajas

 

Lundi 25 août

 

 

 

Le poste – frontière d' IPIALES se situe au Sud-Ouest de la Colombie : sans problème, nous obtenons un permis de séjour de 3 mois ce qui nous arrange, car autrement il faut « cavaler ». Assurance locale obligatoire ( SOAT) : 50€ pour 3 mois. La monnaie ici est le peso colombien, COP, le GO est 5 fois plus cher qu'en Equateur, soit 1 € le litre. La Panaméricaine qui remonte le pays du sud au nord est en excellent état , bonne signalisation, à péage, gardée par la police et l'armée, très fréquentée par les camions. Nous l'avons vite quittée !!!

 

 

 

Première visite : le sanctuaire de LAS LAJAS, une grosse église néogothique, célèbre pour ses miracles, qui attire les pélerins de toute la Colombie et même d'Equateur.

 

Dans un cadre austère de montagnes et de cascades, c'est une église avec tours, flèches, rosaces, clochetons et arcs-boutants qui prend appui contre la paroi rocheuse d'un canyon et enjambe le précipice verdoyant au fond duquel coule un rio.

 

Nous avons passé la nuit sur le parking très sale du sanctuaire, seuls, au calme.

 

 

 

 

Mercredi 27 août

 

 

 

D' IPIALES,  la 1ère grande ville de Colombie, nous prenons la Panaméricaine vers PASTO : maisons basses de paysans couvertes de tuiles, des champs de petits pois grimpants en fleurs, des vaches dans les prés, des patates, du maïs, une altitude encore élevée(2700m), un pays verdoyant, très peuplé, très accidenté( on monte, on descend, on tourne sans arrêt) et comme les camions sont nombreux, on reste bloqué derrière eux. Des gorges profondes reçoivent des cascades ; des géraniums en pleine terre, des arums, des bougainvilliers apportent une touche de couleur dans tout ce vert.

 

Police et armée en armes semblent omniprésentes tout au long de cet axe principal du pays, mais nous les avons vues aussi en dehors dans de tout petits villages perdus et même avec des chars !

 

A Pasto, une grosse ville ( le pays a connu un fort exode rural à cause de l'insécurité qui régnait dans les campagnes du fait des bandes armées)nous quittons la panam, trop fréquentée pour notre goût, et pour éviter les grandes villes , pour filer vers l'Est, sous la pluie, vers la laguna La Cocha.

 

Laguna La Cocha

Spectacle étonnant offert par cette cité lacustre avec des maisons sur pilotis aux airs de chalets suisses. Comme il pleut, le petit rio qui la traverse déborde de partout, des sacs de terre essaient de lui barrer la route et nous trouvons péniblement un modeste endroit au ras de l'eau pour y passer la nuit. Heureusement que la pluie s'est calmée car je n'étais pas tranquille.

Des barques à moteur ( lanchas) peuvent emmener les curieux sur le lac. Mais comme il pleut !

Nous nous contentons d'acheter des truites saumonnées( 1kg pour 5$) qui nous régaleront pour 4 repas! ça change heureusement du poulet équatorien!

Nuit agitée : des chiens, un haut-parleur qui crachote au-dessus de notre tête, de la musique, deux veaux qu'on a séparés de leur mère et attachés près de "chez nous"et qui pleureront toute la nuit, au matin des coqs dont j'aurai bien coupé le cou.

N'empêche que nous n'oublierons pas cette cité lacustre , petite Venise de Colombie;

Depuis notre arrivée en Colombie, il pleut ou il bruine.

Nous nous dirigeons vers l'Est, vers MOCOA, par un itinéraire parallèle à la Panam.

Nous sommes toujours au-dessus de 2500m, il y a du brouillard, on ne voit pas grand chose du paysage. Quand on redescend un peu, ça s'arrange, la végétation devient tropicale, c'est la jungle. Travaux routiers avec arrêts prolongés, failles géologiques, glissements de terrain, les voitures particulières sont rares et on admire les splendides camions-citernes Dodge tous chromes dehors, surtout les rouges et les jaunes.

Sur ce qui devient une piste, les cascades abondent, Georges y fait le plein d'eau(avec du Micropur, ça ira) et la vaisselle à la grande joie des camionneurs qui lui passent au ras des fesses!

Une nuit en centre ville de Mocoa, porte de l'Amazonie, dans une rue calme, près d'un lycée, la police veille dans le secteur. Promenade le soir sur la place principale encore très animée.

Le lendemain, nous remontons vers le grand site archéologique du pays, San Agustin.

Même route goudronnée cette fois-ci, mais en mauvais état, peu de circulation, à part les camions. Mais c'est BEAU! cascades, rigoles rouges de terre, orchidées et héliconias. En approchant de San Agustin, les caféiers commencent à couvrir les pentes des collines.

San Agustin

Un des sommets sans nul doute de notre visite de la Colombie! Des paysages naturels magnifiques, un fouillis de collines élevées couvertes de cultures de café, de canne à sucre, de bambous( appelés "l'acier vert" car il est très résistant pour la construction), de légumes(oignons, tomates, haricots verts, petits pois), des fermes proprettes et fleuries, des gens extraordinairement accueillants ( nous en sommes déjà à notre 2ème invitation, et il faut sans cesse répondre aux questions, faire visiter le ccar, expliquer le GPS...), et le nec plus ultra des sites archéologiques de la région de San Agustin, vestiges préhispaniques.

Cette civilisation agustinienne précolombienne, qui nous était totalement inconnue, est bien mystérieuse, elle connut son apogée entre 100 et 800 ap. JC et avait déjà disparu à l'arrivée des Espagnols. Elle nous a laissé des statues monumentales ,anthropomorphes souvent, dans des cimetières installés sur des hauteurs, avec des tombes superbes, des sarcophages, des dolmens, des pierres dressées... Tout cela est magnifiquement mis en valeur dans le Parc de San Agustin, au milieu de la forêt humide, où, dès 8h du matin, les premiers,  nous avons passé 4 heures à marcher, monter, descendre,  dans un environnement de jungle .

Grâce au 4x4, nous avons pu explorer les environs de San Agustin et Isnos pour dénicher quelques autres sites de sépulture et le haut cours du Rio Magdalena, le plus long fleuve du pays, qui se jette dans la Mer des Caraïbes.

Ce circuit avec le ccar, sous la pluie parfois et à pied, nous a offert l'occasion de belles rencontres, notamment dans une finca où nous avons assisté à la cuisson du jus de canne à sucre et à sa mise en pains rectangulaires, la panela, qui sert à sucrer de manière naturelle, le café par exemple. On nous a fait goûter le jus, le caramel obtenu, en nous recommandant bien de souffler pour ne pas nous brûler!

Les pentes abruptes des montagnes sont couvertes de caféiers, de canne à sucre et  on frémit à la pensée de la difficulté de la récolte.

Nous serons restés 3 jours dans ce secteur et nous sommes tout sales, aussi bien le véhicule que nous. Bottes de rigueur! Et maintenant, vite une "lavanderia" avant de reprendre la route vers Neiva et le site archéologique de Tierradentro , qu'on atteint par une piste un peu difficile, paraît-il. On verra bien.Quand c'est possible, nous campons sur le parking des sites touristiques ( sécurité, internet parfois, et nous sommes tranquilles pour les visites )

Fabrication de la "Panela"

Alto de Los Idolos et Alto de Las Piedras

Par un grand soleil, nous avons visité le site El Alto de los  Idolos et celui d'El Alto de Las Piedras sur la commune voisine d'Isnos et qui sont eux aussi classés Patrimoine culturel de l'humanité par l'UNESCO: des sarcophages de grande taille, des espaces funéraires très profonds, des statues zoomorphes (un crocodile), et la fameuse statue appelée"el doble yo", le double moi: statue énigmatique qui représente un personnage humain portant sur sa tête une autre figure plus petite; la plus populaire des interprétations est liée à la théorie du"lui, du moi et du super-moi "des psychanalistes!

En guise d'adieu à cette belle région:

et pour mon plaisir !

Vie locale

 

Septembre 2014

 

 

 

Quelques choses vues :

 

  • l'omniprésence des motos, bien plus nombreuses dans les campagnes que les voitures. Elles vibrionnent comme des guêpes, on peut voir jusqu'à 5 personnes les enfourcher : les parents et 2 enfants souvent. Les femmes sont souvent au guidon. Et on porte des casques .

  • Les enfants jouent beaucoup au cerf-volant et les hommes au billard : des salles couvertes, sans murs ni fenêtres abritent 5 ou 6 tables même dans les bleds perdus.

  • C'est le 1er pays d'Amsud où nous voyons de vrais cyclistes bien équipés ; le relief colombien n'est pas pour les amateurs.

  • Le pays est relativement propre, mais cela varie selon les régions, parfois c'est dégueulasse ( pardonnez-moi)

  • Les maisons même modestes sont fleuries.

  • Les voitures sont souvent de marque asiatique, comme européennes ce sont des Renault( nombreuses R4 antiques)

  • Sur les marchés, les fruits et les légumes sont souvent pré-pesés et mis en sacs de plastique à l'avance.

     

 

La vie de campeur et les rencontres

 

Tout va bien pour nous, sinon que nous commençons à souffrir de la chaleur ( 35° en fin d'après-midi depuis plusieurs jours), surtout si nous devons dormir en ville où il vaut mieux fermer la porte si on ne veut pas être trop souvent dérangés ( nous ne comptons plus les visites du camping-car (police et armée comprises!)

 

Nous sommes accueillis chaleureusement, dernièrement dans une ferme de cacao, sur un chemin de terre à l'écart où nous cherchions un coin pour passer la nuit. Le même jour, c'est un fan de R4 qui nous a pris sous son aile pour que nous puissions dormir en sécurité , mais il nous a conduits sur une place de village sonorisée que nous avons fuie bien vite : les Colombiens semblent obsédés par les voleurs, pour eux et pour leurs visiteurs : fantasme ou réalité ?

 

Pour les bivouacs du soir, c'est comme d'habitude : soit nous avons une adresse, soit c'est au feeling : place ou rue de village, ou de ville, proximité d'un point d'eau, joli coin un peu caché, à l'entrée d'un site à visiter, pour le moment pas de camping.

 

Nous évitons les ennuis digestifs au maximum en cuisinant moi-même, mais parfois il fait si chaud à midi que nous nous arrêtons dans un restaurant-gargotte.

 

Pour s'approvisionner, pas de problème, mais nous n'aimons pas les pains colombiens, les pires pour ce voyage, un peu sucrés ou farcis de fromage, un peu gras ; je viens de trouver des biscottes et du pain de mie pour améliorer les petits déjeûners.

 

Nous trouvons en abondance fruits et légumes, la viande aussi, surtout du poulet, mais nous limitons sa consommation, pas de poisson dans cette région et rien de congelé. Le fromage est insipide, toujours le même ; l'eau minérale est vendue en sacs souples de 6 litres.

 

Lessive dans les rios ou en laverie.

 

Inutile de dire que les duvets ont réintégré les 2 valises emportées et que nous sommes en short et sandales. Mais il arrive que Georges, isotherme, mette une polaire Décathlon pour éviter , dit-il, d'être dévoré par les Yens-Yens ( moucherons féroces et invisibles) !

 

Parc National Tierradentro

 

Nous avons rejoint le Parc National de Tierradentro depuis San Agustin par Garzon, La Plata, par une route/ piste au milieu de superbes paysages. Sans difficulté par ce temps sec.

 

Cette célèbre nécropole précolombienne du département de Cauca est également Patrimoine mondial de l'UNESCO. Ses étonnants hypogées (tombes creusées sous terre, parfois à plus de 5m de profondeur) ornés de dessins et de décors colorés, se perchent sur des hauteurs, dans des paysages sublimes.

 

Nous y avons passé 2 jours à parcourir les sentiers qui mènent aux 5 sites très espacés les uns des autres ; 4 à 5 h de balade par jour suivies d'un décrassage en torrent , car la Colombie, ça grimpe ! De plus, on accède à la salle de sépulture par des escaliers dont les marches sont si hautes et mes jambes si courtes que je devais parfois m'asseoir pour les descendre ! Eclairage maigrichon et encore pas toujours.

 

Ceci dans une région qui nous a énormément plu pour ses paysages et sa vie paysanne.

 

La technique du Bahareque

 

Il tape sur des bambous et c'est numéro 1... Ici, on utilise le bambou ou guadua comme matériau de construction pour des maisons bon marché et durables. Il paraît qu'il gagne du terrain au niveau international pour ses qualités anti-sismiques. De plus, il pousse et se régénère vite et n'est pas lourd à transporter.

 

Dans la région de Tierradentro où nous venons de passer, au nord de San Agustin, la plupart des maisons sont construites ainsi : armature en gros bambous sur laquelle on fixe de fines lattes de bambous coupées en 2, côté rugueux et creux vers l'extérieur, puis on garnit la structure de boue. Parfois un enduit extérieur termine l'ensemble.

 

Nous avons emprunté plusieurs passerelles en bambou.

 

El desierto de Tatacoa

 

Une surprise ! Un désert en miniature. Après la forêt de montagne humide, le désert sec, des températures sahariennes ( 38°), un soleil de plomb.C'est la 2ème zone aride du pays avec La Gajira à l'est de Cartagena, sur la côte caraïbe.

 

Ce désert date du Crétacé, il y avait une mer ici.

 

On découvre, aujourd'hui, des falaises érodées rougeâtres, des ravines instables où vivent des chèvres et des moutons qui doivent se satisfaire de quelques plaques d'herbe sèche.

 

Nous avons arpenté courageusement les quebradas desséchées de la Tatacoa, mais il faisait vraiment trop chaud et nous nous sommes plantés en plein soleil, au milieu des cactus pelés, toutes fenêtres ouvertes et couvertes de leur store, pour y passer l'après-midi et faire la tache d'huile ; et moi, pendant 2 heures, j'ai tapé mon texte pour comulysse2, rédigé la veille, en baignant dans mon jus (36°5)

 

Pour finir, la tatacoa est une vipère venimeuse qui peuplait autrefois la région.

 

 

 

Prochaine étape : la zona cafetera, au nord-ouest de Tatacoa : mais des caféiers, nous en avons déjà vu plein.

 

Jardin botanique du Quindio à Armenia

Près de cette ville de 300 000 habitants en grande partie détruite par un tremblement de terre en 1999 et donc quasiment neuve aujourd'hui, nous avons fait un long arrêt au jardin botanique et pu admirer des palmiers à cire, des bambous, des Heliconias en nombre, des oiseaux et surtout des papillons dans le Mariposario dont la serre a elle-même la forme d'un papillon.

Nuit très calme et très sécurisée dans l'enceinte même du Colisée voisin.

Centre du bambou et de la guadua

N'ayant sans doute pas vu assez de bambous( !),  sur les conseils d'un autre voyageur, nous avons fait une petite visite à ce centre qui offre de beaux specimens et montre les diverses utilisations possibles du bambou, dans la construction, le mobilier.

Le centre était fermé, nous n'avons pas pu comprendre pourquoi, mais nous avons fait la connaissance du jardinier-gardien, qui, après avoir visité le ccar avec sa femme, sa fille et le vigile armé, nous a fait faire dans le centre une promenade privée fort agréable. Nous avons pris un bain et fait une lessive dans le rio aux eaux claires et fraîches qui se trouve tout près et y avons passé une excellente nuit. 

Salento

 

Mercredi 10 septembre

 

 

 

Ce village traditionnel du Triangle du café,ne remonte qu'à 1850. C'est un des plus touristiques du pays et on ne peut faire un pas sans avoir affaire aux rabatteurs des restaurants ou des boutiques d'artisanat. Ce qui ne nous plait guère. Mais les vieilles maisons d'architecture bahareque rachètent cela, même converties en hôtels, restaurants ou boutiques..

 

Nous y avons passé une soirée au restaurant en compagnie de voyageurs français en fourgon venant du Canada où a commencé leur voyage et dont nous connaissions le site: « Voyagez avec nous ». Sympathique moment d'échanges, même éphémère. Nous avons passé la nuit de concert dans une rue calme du centre.

 

Valle del Cocora

 

Mercredi 10 septembre 2014

 

 

 

Pour une fois, vous allez nous suivre pour une belle balade dans le Valle del Cocora, prés de Salento.

 

Un sentier facile remonte le cours du rio Quindio, qui prend sa source plus haut, dans le massif de Los Nevados, au milieu des pâturages. On croise le ramassage du lait ( à dos de mulet), l'élevage de truites.

 

 

 

 

Puis, on s'élève peu à peu dans une gorge ombreuse, couverte d'une végétation abondante, au bord d'un torrent qui multiplie les cascades. D'autres randonneurs nous dépassent, ils sont américains et ont entre 40 et 50 ans de moins que nous.

 

Attention aux 6 ou 7 passerelles sommaires ; ne pas s'engager à plusieurs, ça balance pas mal et les planches sont espacées et parfois absentes. Pour la dernière, c'est encore pire !

 

 

On arrive enfin 4km800 plus haut, à la réserve écologique Acaime, où vivent des colibris. Le gardien nous offre alors une boisson chaude réconfortante ( café, cacao, agua panela) avec un gros bout de fromage local («  moins pire » que celui que nous trouvons dans les commerces!)

 

Quelques photos de colibris et on reprend l'ascension vers La Montagna, c'est la partie la plus dure.

 

Cette Montagna est une maison-refuge du Parc, de type traditionnel, joliement fleurie ; on a fait le plus dur !

 

 

Il ne reste plus qu'à se laisser descendre par une bonne piste forestière de 5 km.

 

Et c'est vers la fin de cette  « gira » d'un peu plus de 10 km qu'on peut admirer dans toute leur splendeur les « Palmiers à cire » gigantesques ( 50 à 60m de haut). C'est l'arbre national de Colombie, protégé maintenant : les habitants s'en servaient pour s'éclairer avant l'arrivée de l'électricité en extrayant la cire des troncs. C'est l'espèce la plus haute des palmiers connus.

 

 

 

 

Voilà, vous avez marché 5 heures, il ne reste plus qu'à acheter des truites pour le repas, à reposer ses pieds , les yeux remplis d'images des eaux cristallines du Quindio , de la merveilleuse vallée verte ponctuée de « palma de cera ».

 

Le café

            Dans la zona cafetera(Armenia, Manizales, Pereira), nous avons fait une halte à l'Estancia Guayabal, près de Chinchina .

           Trois heures de visite de cette exploitation caféière nous ont appris entre autres qu'il y a 2 récoltes annuelles, chacune s'étalant sur 2 ou 3 mois. Seuls les fruits rouges ou jaunes sont cueillis, un à un, à la main, et non avec une machine comme au Brésil, dans un panier d'osier de 3, 5, 10 kg. Chaque ouvrier ou ouvrière travaille de 6h du matin à 5h de l'après-midi, sur des pentes pouvant atteindre 50% et est payé au kg; certains, particulièrement habiles de leurs mains, cueillent une cinquantaine de kg par jour et parfois plus..

            Les fruits cueillis passent ensuite dans une machine pour les débarrasser de leur pulpe qui est elle-même stockée dans une fosse pendant un an pour faire du compost qu'on répand sur les plants de café. Dans cette hacienda, pas de produits chimiques.

             Les grains sont ensuite lavés à grande eau et décantent dans un bassin: ceux qui flottent feront un café de 2ème ou 3ème catégorie pour le marché intérieur et ceux qui restent au fond , pendant une semaine, partiront à l'exportation; c'est la 1ère catégorie, en rien comparable aux autres ( odeur, teneur en caféine, goût.)

             La Colombie produit 10% du café mondial et c'est le 2ème exportateur.

Un plant de café peut atteindre 5 m de haut, mais est coupé dans ce cas à hauteur d'épaule pour faciliter la cueillette. Un plant commence à produire au bout de 2 ans. Quand  il est malade ou ne donne plus, il est coupé à la base, la souche est conservée et on repique un jeune plant à côté de lui.

            Impossible de rentrer dans tous les détails de cette exploitation extrêmement complexe qui nécessite d'énormes efforts du début à la fin de la production.

           Après cette visite passionnante, nous avons eu droit aux explications du patron pour la consommation, appris à déguster les différents cafés selon les méthodes de torréfaction (en France, avec ajout de caramel au prix du café, ou grillage avec envoi d'air), la température de l'eau etc... Il a comparé les cafés colombiens, africains et brésiliens; conclusion: le meilleur, c'est le colombien!!!

            Super-visite, hélas terminée sous des trombes d'eau et ça a duré jusqu'à une heure du matin.

            Maintenant, Grand-Mère Marie-Claude, sait faire du bon café!

                                                                         Auteur: GEORGES

En direction de Medellin

 

 

 

Toujours dans la zona cafetera, nous traversons sans problème la grande ville de Manizales(400 000 hab) mais sans nous arrêter : ville accidentée, récente car détruite par les tremblements de terre, nombreux bidonvilles, téléphériques pour aller d'une colline à l'autre. Nous préférons nous arrêter dans les petites villes plus calmes(relativement) sur la route secondaire de Neira, toute en virages, dans de superbes paysages (café, canne à sucre, bambous).

 

A chaque ville son centre d'intérêt :

 

 

 

Salamina

 

A Salamina (20 000 hab.) , c'est son architectures traditionnelle très bien conservée, avec une foule de maisons de style bahareque ( en bambou enduit ), aux portes et fenêtres colorées, ornées, tarabiscotées même. Nuit sur la place publique, le seul endroit presque plat de la ville ; restau à midi, pizza le soir, discothèque derrière notre lit le soir !

 

Aguadas

 

Pour Aguadas, c'est la spécialité locale, le sombrero aguadeño fabriqué en fibres de palmier.

 

La Pintada

 

A La Pintada, on a perdu 2000m d'altitude et ça se sent à la température (36°)

 

Après la route/piste où nous nous sommes régalés des vues superbes sur les montagnes cultivées de Colombie, dans un camping trouvé par hasard, en bordure du rio à La Pintada(douches et internet.) Un peu cher (20 000 pesos par personne), mais ça le vaut bien.

 

Autour de la piscine, nous faisons la connaissance d'un député régional et de sa femme, qui se trouve être aussi propriétaire de l'endroit et d'une entreprise de transport de passagers à Medellin. Nous partageons un verre et ils nous fournissent une adresse sûre pour séjourner à Medellin, le parking des bus . Nous avons beaucoup de chance.

 

 

 

Santa Fe de Antioquia

 

Après La Pintada, nous quittons vite la route des camions pour continuer vers Santa Fe de Antioquia en suivant la vallée du rio Caucaqui roule des eaux furieuses et café au lait.

 

Santa Fe est ultra-touristique (colombiens) et c'est dimanche, donc un jour de surfréquentation, les gens des environs viennent y passer le WE. Il y a foule et nous trouvons difficilement une place pour stationner et y rester la nuit.

 

C'est le plus ancien village d'époque coloniale de la région d'Antioquia. On n'a qu'à suivre les curieux dans les étroites ruelles pavées au milieu des maisons de plain-pied , aux murs blancs , portes de bois et fenêtres à moucharabieh.

 

Le soir, près de l'église de Santa Barbara, nous avons droit à toutes les sonneries de cloches (6,7 et 8h) pour annoncer les 3 messes consécutives et aux cantiques des cérémonies, puisque la messe se déroule les portes grandes ouvertes (église pleine à chaque fois).

 

La rencontre du jour sera celle d'un Français installé en Colombie et qui vient de Saint-Sauveur de Montagut en Ardèche !

 

J'ai fait des photos avant la 1ère messe du lundi, à 7 h,(église encore pleine) :les rues étaient plus calmes que la veille et bien plus sympa.

 

Medellin

 

Lundi 15 septembre

 

 

 

C'est par un long tunnel qu'on arrive à Medellin, la 2ème ville de Colombie. Grâce au GPS et aux calculs de Georges , c'est sans difficultés que nous rejoignons le parking du Terminal Sud . Nous appréhendions beaucoup cette traversée d'une ville de 3 millions d'habitants. Notre nouvelle amie colombienne nous attend pour nous faciliter les choses ; le parking est très bien placé pour visiter la ville : internet au terminal, bus de la ville à la porte. Mais c'est dans le 4x4 de Maria Elena que nous avons rejoint le centre ; pour le retour, nous avons pris un taxi.

 

Nous attendions beaucoup de voir les statues de bronze toutes en rondeur et bonne humeur du célèbre peintre et sculpteur colombien , FERNANDO BOTERO, universellement connu. Avec leur Prix Nobel de littérature, GABRIEL GARCIA MARQUE¨Z (L'Amour au temps du choléra), c'était le seul artiste colombien que je connaissais. Nous avons été séduits par ces statues éparpillées dans le Parc Botero et le musée voisin ; ainsi que par les peintures murales de Pedro Nel Gomez représentant la vie de travail des ouvriers du pétrole et des cueilleurs de café.

 

Puis, le nez en l'air, nous avons parcouru le Paseo Peatonal CARABOBO, avec ses cafés, restaurants, boutiques, et parmi la foule des badauds, pris le temps de déguster un roboratif plat complet paisa ( escalope de volaille, riz, haricots secs en sauce, banane sautée, salade, galette de maïs, œuf au plat) pour 10€ à 2. Et nous avons fini la promenade à la surprenante PLAZA de CISNEROS: c'est une forêt urbaine de 300 colonnes de béton aux aiguilles illuminées le soir. Des bambous, des fontaines, des bancs complètent cet endroit unique, en contraste violent avec l'exposition des photographies du Français Raymond Depardon, sur des paysages pur jus de la Province française.

 

Pour les amateurs de lèche-vitrines, c'est « el Paraiso » vu le nombre de galeries commerciales à plusieurs étages.

 

Un petit tour devant la très moderne mairie de la ville et le centre administratif et nous étions contents de rentrer « at home ».

 

Nous aurions dû rester plus longtemps à Medellin, il y avait encore une foule d'autres endroits à voir. C'est une très belle ville, énergique, animée, propre, verte, prospère et sûre maintenant qu'elle a réglé ses problèmes avec les cartels de la drogue depuis la mort de Pablo Escobar. Nous encourageons les touristes comme nous à venir y passer quelque temps, ils ne seront pas déçus.

 

Au mirador qui domine la ville, sur la route de l'aéroport, nous avons encore fait une rencontre chaleureuse : un cycliste colombien qui nous a laissé ses coordonnées au cas où nous aurions des problèmes.

 

Guatape

 

De Medellin, nous avons encore suivi le chemin des écoliers en direction de Guatape.

 

Guatape est située au bord d'un lac de barrage artificiel qui a inondé cette région de montagne à 2100m, envahi toutes les vallées entre les montagnes et créé ainsi un lac multi-forme, très esthétique et favorable aux activités nautiques. C'est surtout un des principaux centres de production électrique du pays.

 

Un impressionnant monolithe, qui fait penser au « Pain de sucre » de Rio, s'élève au-dessus des rives du lac.

 

Nous avons trouvé un excellent emplacement pour camper, en bordure du lac et au début du « malecon », la promenade où se concentre les terrasses de restaurants. Car c'est un endroit très fréquenté, pour le lac, bien sûr, mais surtout pour ses fameux « zocalos » dont la tradition est empruntée aux Espagnols : les maisons coloniales sont ornées dans leur partie basse de plinthes de béton en haut-relief décorées de frises personnalisées. C'est un art populaire que nous avons adoré.

 

Je ne dirai jamais assez comme nous aimons la Colombie, pour tout, et spécialement sa population si chaleureuse , fière d'être en train de sortir de ses problèmes d'insécurité et d'accueillir des étrangers qui s'intéressent à elle.

 

 

 

Réserve naturelle Canyon del Rio Claro

 

Jeudi 18 septembre

 

 

 

Quelques vues de cette jolie Réserve Naturelle du canyon del Rio Claro , située sur notre route vers Bogota. Nous y avons fait halte 2 nuits au « camping » dépendant de la réserve privée avec un hôtel, des cabañas dans la forêt tropicale, avec la possibilité de faire du rafting, de l'escalade, de la spéléo et une promenade à pied pour nous, le long d'un rio clair qui se fraie un chemin dans un canyon calcaire. Nous nous sommes baignés dans une crique bordée d'une plage de marbre blanc. Il faisait une chaleur moite et nous avons apprécié ces baignades et les douches froides du camping, moins les mouches piquantes qui nous ont obligés à nous tartiner de « repelente ».

 

Bogota, capitale de la Colombie

 

Dimanche 21 septembre

 

 

 

Nous n'avons eu aucune difficulté à trouver le parking du Portal 80 dont nous avions l'adresse ; situé au nord de l'agglomération et sans la circulation d'un jour de semaine, il est remarquablement placé pour une visite de la ville : près d'une grande galerie commerciale, gardé (mais cher, il faut négocier le prix), goudronné et à 2 pas du terminus des fameux TransMilenio, un réseau de bus articulés, à 2 ou 3 voitures, qui circulent sur une voie réservée, sorte de métro en plein air. Même le dimanche, il est plein. On arrive en plein centre sans changement. Il vaut mieux en effet ne pas pénétrer dans Bogota, 3 millions d'habitants, 7 avec l'agglomération, avec son véhicule, surtout pour visiter le centre historique, et on n'a pas , ainsi, à s'inquiéter du numéro qui termine sa plaque d'immatriculation ouvrant droit à circuler tel ou tel jour.

 

Autour du parking, un hôpital, un parc qui est très fréquenté par des gens de tous âges : ainsi, ces clubs de gens du 3ème âge, style « Automne ensoleillé », en survêtement rose ou bleu, qui , dès le matin, se remuent au son d'une musique disco, après, ce sont les adeptes du footing, les basketteurs, les judokas etc...

 

C'est de là aussi que se multiplient les groupes de cyclistes vers l'extérieur de la capitale du pays ( la Colombie voue un vrai culte au vélo et le dimanche, les rues du centre sont piétonnières et cyclables)

 

Bogota étant située à 2600m, il n'y fait pas trop chaud et c'est, vaillamment que nous avons entamé notre découverte du cœur historique de la ville, la CANDELARIA, un plan à la main, cherchant à nous repérer entre les « calle » (est-ouest) et les « carrera » ( nord-sud, abrégé en kra), l'appareil photo en bandoulière ,bien serré , et le sac à dos sur le ventre, car les voleurs sont nombreux, paraît-il , dans ce quartier touristique. En fait de touristes, c'était surtout des Colombiens et quelques asiatiques en groupes.

 

Que dire de la ville ? ça nous a un peu déçus (mais, nous n'avons eu qu'une vue partielle et il existe, sans doute, des quartiers plus attractifs, celui des Affaires notamment).

 

Après Medellin, nous avons trouvé que c'était vieux, gris, sale, des graffitis souillent la moindre surface, des restaurants peu attirants où nous avons encore eu droit à la copieuse « bandeja paisa » et une faune un peu louche fréquente ces lieux où la foule du dimanche déambule dans le bruit . Nous avons fait un tour dans le quartier colonial de la Candelaria avec la Plaza Bolivar, vaste quadrilatère avec la Cathédrale, la Mairie, le palais de Justice et le Parlement. En son centre, la statue de Simon Bolivar, le libérateur et fondateur de la Grande Colombie ( Panama- Colombie- Venezuela- Equateur) qui deviendra plus tard la Colombie actuelle.

 

 

 

 

 

Musée de l'or

 

Malgré cette relative déception, le passage à Bogota nous a paru incontournable à cause du Museo del Oro, le plus beau musée de ce type au monde. Les photos parleront pour moi !

 

Nous sommes encore éblouis par toutes ces pièces précolombiennes, et notamment MUISCAS, et surtout par la salle ronde où une habile et esthétique mise en scène met en valeur les magnifiques objets en or ( diadème, pectoral, pendants de nez et d'oreilles etc...) portés par les chamans et caciques ( bijoux remontant à un millénaire avant JC généralement) et jetés dans l'eau des rios et des lagunes depuis des embarcations légères (balsas) en hommage aux dieux .

 

 

Retour au parqueadero avec notre métro-bus où des chanteurs avec micro et sono exercent leurs talents.

 

Les mines de sel

Zipaquira

          Nous remontons franchement vers le nord maintenant.

 A une cinquantaine de km de Bogota, dans la grande banlieue, avec de nombreux lotissements de belles villas sécurisées, deux villes coloniales ont suscité notre intérêt, toutes les deux liées à l'exploitation ancienne du sel( qui remonte au peuple Muisca avant d'être récupérée par les colons espagnols).

         A Zipaquira, la Cathédrale de sel, mondialement connue, comme la mine polonaise près de Cracovie que nous avions vue autrefois et la Mer Morte en Jordanie où nous nous avons un jour flotté, est la principale attraction.

         C'est une cathédrale souterraine taillée dans les parois de l'ancienne mine de sel, avec 14 chapelles qui symbolisent les stations du chemin de croix. C'est un peu "mastoc", mais impressionnant et gigantesque.

          La cathédrale se trouve dans un parc thématique où nous avons visité le musée du sel ( nous avons eu les explications d'un guide qui parlait à toute vitesse; dès que le vocabulaire devient plus technique et sort d'une conversation classique, nous décrochons vite!)

          Jolie ville, par ailleurs, à taille humaine, aux maisons héritées des Espagnols avec des boiseries bleu et sang de boeuf. 

Nemocon

A Nemocon, plus petite et plus campagnarde, c'est la mine de sel qui se visite. Avec un guide, on va à 60 m de profondeur et le circuit permet d'admirer des stalagtites de sel, une cascade pétrifiée, des miroirs d'eau saumâtre mis en valeur par des éclairages et un cristal de sel, taillé en forme de cœur, le plus grand du monde, translucide et pesant une tonne 300. Notre journée se termine sur la place centrale de la ville où on tourne ce jour-là un film censé se situer au Mexique. Tous les habitants sont là : encore des conversations avec les badauds ( c'est plus facile que de suivre les explications des guides ) Parlez-nous de votre voyage, aimez-vous la Colombie, quel âge avez-vous et combien coûte votre véhicule? Sujets classiques; là, ça s'est prolongé par des comparaisons de prix entre les 2 pays. Visite quasi obligatoire du ccar; nous ne fuyons pas ces rencontres, c'est pourquoi nous n'hésitons pas à stationner en ville. Au matin, nous avons vu les élèves des écoles de Nemocon rentrer en classe, vers 7 h du matin, tous en uniforme, les garçons avec pantalon et chaussures noirs, chemise blanche et gilet ou veston rouge; les filles en jupe plissée écossaise, avec des chaussettes blanches au genou, chemisier blanc et gilet rouge. Chaque école a son uniforme.

Plein d'eau au cimetière

Chiquinquira

         Chiquinquira est une des principales villes religieuses du pays : la basilique Nuestra Senora del Rosario  attire des foules de pélerins qui viennent adorer le portrait de N.D. de Chiquinquira, patronne de la Colombie, peint en 1555 et qui, plusieurs fois endommagé au cours des siècles, a, dit-on, la particularité de se réparer sans que les hommes interviennent.

L'église est relativement sobre pour un pays d'Amérique latine, et occupe tout un côté de la belle place centrale qui a une énième statue de Bolivar en son centre.

Nous n'y avons fait qu'un court arrêt, obligeamment remis sur la route de Raquira, notre étape suivante, par un géomètre à vélo avec qui nous avons longuement discuté.

Raquira, la "ville des pots"

Raquira n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Chiquinquira, située à 2000m d'altitude: plus de verdure et la chaleur (30°).

Avec la bénédiction de la police, nous nous garons pour l'après-midi et la nuit sur le parking de la petite bibliothèque locale (wifi) d'où nous pouvons visiter à pied la bourgade très colorée (murs peints de couleurs vives) spécialisée dans la poterie (certaines noires grâce à la présence de charbon dans l'argile); c'est aussi une succession de boutiques d'artisanat où les Bogotanais aiment venir le week end.

Hélas! la production locale de pots nous est interdite par manque de place et à cause de la fragilité des objets vendus. Dommage! C'est donc juste un plaisir pour les yeux.

Villa de Leyva

          Voilà une jolie ville qui par ses rues pavées où on se tord les pieds, ses murs d'une blancheur éclatante et ses maisons avec balcons de bois et toits de tuiles, fait penser aux villages d'Andalousie. Ce patrimoine bien conservé en fait une des plus jolies villes coloniales de Colombie, à notre avis. On a du mal à prendre une photo de sa Plaza Mayor à cause de sa taille; ce vaste espace nu, pavé, avec juste une petite fontaine Mudejar, est disproportionné par rapport à la taille de cette bourgade,  qui, elle aussi, vit du tourisme local.  L'église paroissiale, ravissante, au clocher de type andalou, donne directement sur un côté de la Place. A l'intérieur, un magnifique rétable du 17ème siècle.

Pour les nourritures terrestres, nous avons opté pour une truite à la plancha servie avec un patacon (sorte de galette de banane frite, des papas franceses (frites), une salade variée et une bière colombienne. Nous espérions que ce serait moins copieux que la bandeja paisa: que nenni!

Et surtout, nous avons apprécié l'existence d'un super-terrain de camping, le San Jorge, fleuri, bien entretenu, au calme, avec douches chaudes, électricité et wifi. De quoi marquer une pause, encore une! Nous avançons comme des tortues.

 

San Gil et ses environs

 

Mardi 30 septembre

 

 

 

On est dans la région du Santander, très fertile (fruits et légumes sous serre), encore dans la cordillère orientale des Andes, mais plus pour longtemps. L'altitude entre 1000 et 1500m permet de respirer, au moins la nuit ; mais , à San Gil, nous avons quand même eu des 36°. Il y a un orage presque tous les soirs et cela ne dure pas.

 

De notre passage dans cette région, nous retiendrons 2 choses : les gorges et canyons imposants où coulent des rios café au lait propices aux sports d'eau vive et les charmantes villes coloniales.

 

 

 

San Gil

 

Sans Gil se dit capitale des sports d'aventure, notamment grâce au rafting et au kayak pratiqué sur le Rio Fonce qui partage la ville en deux.

 

Nous y avons fait le plein d'eau à un robinet trouvé sur le Malecon ( promenade du bord de rio), les courses au Mall El Puente où nous avons trouvé du wi fi et un très grand Métro, et au marché municipal pour les fruits et légumes. Nous avons parcouru le dédale des rues animées de la ville, toutes en pente et étroites, jusqu'à la place centrale du 18ème siècle.

 

Garés sur le Malecon qui s'étire sur la rive du Rio Fonce, nous avons trouvé un peu de fraîcheur dans les allées du Parc botanique El Gallineral sous les gigantesques ceibas couverts de mousses d'Espagne, appelées ici « barbas de viejos », barbes de vieillards : ces barbes ne sont pas des lichens et au contraire sont grasses au toucher, c'est très joli et constitue un filtre pour les rayons du soleil. Nous n'en avions jamais tant vu.

 

Barichara

 

Mercredi 1er octobre

 

 

 

Barichara est une adorable petite ville coloniale qui a su conserver son unité architecturale, mais on y vit normalement, ce n'est pas un musée en plein air et en semaine, pas de touristes.Elle est perchée sur une falaise très ventée ( chic!), nous y avons passé 2 nuits, l'une au mirador d'où on domine la profonde vallée du rio Suarez, et l'autre devant la Capilla Santa Barbara; on n'a eu que l'embarras du choix.

 

Toutes les rues sont pavées et escarpées (comme les églises de la ville qui ont toutes un parvis aux nombreuses marches pour rattraper la pente et un sol incliné de 2%) . Le contraste entre les pierres dorées des édifices religieux, les toits de tuiles et les murs blancs des maisons est très esthétique.

 

De la fenêtre du ccar, à 7h du matin, nous avons suivi les jeux des enfants d'une école voisine avant la rentrée des classes ; les élèves viennent à pied, ou accompagnés en voiture par leurs parents ou en moto-taxi à 3 roues.

 

Ce village nous a vraiment plu, même si notre arrêt a été plus long que prévu pour cause d'ennui mécanique ( un des boudins installé pour renforcer la suspension d'origine s'est percé et nous avons , ici, tenté une réparation grâce à un mécano local. Pour quelle durée ?

 

Il aurait fallu le changer complètement, mais nous n'avons pas emporté cette pièce de rechange, faute de place. L'avenir dira si c'est un handicap ; pour le moment, Georges gonfle le boudin avec le compresseur ( un des accessoires que nous nous félicitons d'avoir emporté avec une perceuse et une échelle ; toutes choses très utiles.)

 

Canyon de Chicamocha

 

Vendredi 3 octobre

 

 

 

Dernier arrêt en altitude (1300m) avant la plaine jusqu'à ce que nous arrivions à la Mer des Caraïbes. Il fait quand même 33°.

 

Le Rio Chicamocha coule au fond d'un canyon plus profond que le Grand Canyon de l'Arizona, 2000m contre 1600.

 

Un Parc National protège cet environnement assez exceptionnel, mais c'est plutôt un parc d'attractions, très fréquenté des Colombiens qui arrivent par cars entiers et viennent se prendre en photo devant le ccar , avec ou sans nous ! Car nous sommes garés sur un des nombreux parkings du site où nous pouvons passer la nuit pour 2 euros ; nous y voisinons avec des camping-caristes brésiliens très sympas qui arrivent du Vénézuela voisin pour rejoindre la Patagonie. Nous avons l'âge de leurs parents !

 

Par des sentiers empierrés, nous sommes montés au mirador qui domine le Parc et le fameux téléphérique, clou de la visite, réalisé par une entreprise française de Grenoble, Pomagalski ( pardon, Greg, si j'estropie ce nom). C'est l'un des plus longs au monde( 6km 300) et il traverse le canyon.

 

De nombreuses activités et services sont proposés comme un musée de la civilisation précolombienne Guane, un cinéma en 4D , saut à l'élastique, buggy, trampoline, tyrolienne, Aquaparc,etc... ainsi que des restaurants, commerces. La montée au mirador en plein « cagnard » nous a mis H.S.

 

Nous avons été accueillis au guichet d'entrée par un Professeur d'Histoire qui y allonge ses fins de mois : amoureux de notre culture , il nous a cité tous les grands écrivains de notre pays ( c'est Voltaire son préféré), les chanteurs de qualité qu'il connaissait (parfois mieux que nous), nous a chanté La Marseillaise, le plus bel hymne national au monde-dit-il avec tant d'enthousiasme que cela ne pouvait pas être de la flatterie de circonstance- Bref, cela a duré un moment ! Ne nous étonnons pas de ne pas avancer vite ! Je lui ai copié sur l'ordinateur le film « La Môme » avec Marion Cotillard, consacré à Edith Piaf, dont il est capable de chanter les succès en français.

 

Un mot sur le monument qui se situe sur un éperon rocheux et représente une feuille de tabac( production de cigares dans la région) et des statues de bronze pour évoquer l'histoire du Santander, berceau de la révolte des « Comuneros » qui donna lieu, ensuite à la guerre pour l'indépendance de la Nouvelle Grenade, le nom ancien de la Colombie. Une réussite !

 

Mompox

 

Dimanche 5 octobre

 

 

 

Mompox ou Mompos est situé à 250 km de Cartagena. C'est difficile de l'atteindre en venant du sud(surtout avec une suspension défaillante) , mais nous ne regrettons pas d'y être passés.

 

C'est le 2ème site colombien après Cartagena à être classé Patrimoine Mondial de l'UNESCO. La ville étend ses rues coloniales blanches, ses églises, ses places au bord du fleuve Magdalena.

 

Ce dimanche, une foule bon enfant et alanguie savoure, le soir, le souffle d'air qui vient du fleuve.

 

Nous dormons au bord du rio, derrière la place de la cathédrale où nous passerons la soirée, sur un banc, à regarder les familles, les enfants qui jouent sur de drôles d'engins au ras du sol et qu'ils manoeuvrent avec les pieds . La musique sort de tous les bars, toutes les tables sont dehors.

 

L'ancienne douane a été restaurée : c'est là qu'arrivaient d'Equateur les chargements d'or et d'argent, ce qui permit un développement extraordinaire de la ville, jusqu'à ce que le fleuve s'ensable.

 

Nous avons bien apprécié le charme de cette ville calme, mais quelle chaleur !

 

Ah ! Au lieu de la « touffeur » du ccar, se balancer mollement dans un rocking-chair sous les pales d'un ventilateur, dans un de ces patios fleuris et ombreux que nous avons entraperçus !

 

Mompox a joué un rôle essentiel dans les efforts de Simon Bolivar pour libérer la Nouvelle Grenade du joug espagnol : elle lui a fourni en 3 jours 400 hommes pour marcher sur Caracas. Bolivar a déclaré plus tard qu'il devait sa vie à Mompox, à la grande fierté des habitants.

 

On rejoint Cartagena en prenant un ferry pittoresque qui navigue pendant une heure sur le rio, au milieu de cet immense bassin aux multiples bras et étendues d'eau.

 

 

 

 

Le lendemain soir, après ces nuits étouffantes passées en ville , nous espérions dormir , enfin, dans la nature, quand 2 policiers à moto nous ont déconseillé de rester là où nous nous étions installés, pour des raisons de sécurité(vol) ; à la nuit tombée, nous les avons donc suivis dans une finca ( ferme ou maison de campagne) qu'ils connaissaient et où nous serions mieux. Les Colombiens ont très peur du moindre incident qui pourrait arriver à des touristes étrangers et qui pourrait renforcer la mauvaise réputation du pays.

 

Et nous voilà donc chez quelqu'un qui ne nous a pas invités et à qui nous n'avons rien demandé ! Mais quel accueil de ce couple de retraités de Bogota, plus âgés que nous, qui gardent leurs 3 petits-enfants en cette période de vacances, dans leur très belle maison de campagne ; Pedro est un ancien pilote de ligne.

 

Le lendemain, nous sommes repartis lessive faite à la machine, le coffre plein de papayes, de citrons verts et d'oranges de la propriété. Réconfortés par la chaleur de cet accueil, après un échange de cadeaux, nous avons repris la route. Comme nous sommes reconnaissants à tous ces colombiens qui ouvrent leur maison et leur cœur à des étrangers de passage ! Nous Français, serions nous prêts à en faire autant ?

 

Cartagena et la région caraïbe

 

 

 

Un peu d'histoire d'abord :

 

Cartagena de Indias fut fondée en 1533 par Pedro de Heredia. Elle fut la plaque tournante des importations d'or et d'argent incas de la Nouvelle Grenade vers l'Espagne, puis le plus grand port négrier et commerçant du pays au 16ème siècle . Sa réussite attira la convoitise des pirates et corsaires européens . Des forteresses et murailles furent construits pour y résister.

 

L'Indépendance fut proclamée en 1811 après 275 ans de domination espagnole. Au XIXème siècle, elle connut des crises de grande ampleur dont le choléra, puis des vagues d'immigration de culture arabe et de l'intérieur du pays qui firent revivre la ville.

 

Aujourd'hui, c'est une ville en plein essor avec un grand port, le joyau réputé des Caraïbes coloniales.

 

La cité, ou en tout cas ce que nous en connaîtrons , offre un fort contraste entre le cœur historique dans les remparts , superbement restauré et les quartiers modernes ( celui de Bocagrande) avec leur pépinière de gratte-ciel modernes et luxueux ( ce qui n'empêche pas les égouts de ne pas fonctionner par temps de pluie forte, au grand dam des piétons et des automobilistes )

 

Côté camping, pour nous, ce sera plusieurs jours sur un petit parking en bordure du port de plaisance, sur le muele turistico (jetée/ jardins), où nous nous fondons vite dans la décor.

 

Beaucoup d'animation sur cette promenade, des joggeurs, des familles avec poussettes tricycles et vélos roses, des clubs de danseurs sportifs avec sono dont , à la tombée de la nuit, assis dans nos fauteuils de camping, nous admirons la gym aux rythmes endiablés.

 

A cause de la proximité de la mer , nous avons parfois un filet d'air pour nous rafraîchir car il fait une chaleur caniculaire et moite : rien que de rire, ça fait suer ! 28° toute la nuit, plus de 30 le jour et un taux maximum d'humidité, un orage quotidien.

 

Nous allons en ville à pied, en revenons en taxi ; hier, des femmes , sur la plage de Bocagrande où nous nous reposions , assis sur un rocher à l'ombre , nous ont un peu forcés à profiter de leurs massages décontractants au cou, aux pieds et jambes et jusqu'au bout des bras ! Quel délice ! Mais après, nous étions tout collants du produit utilisé !!!

 

Tout près de notre parking, nous trouvons des restau et un supermarché ; et surtout, des « voisins », parlant français, sont venus nous proposer de prendre de l'eau chez eux, leur code wifi et une machine à laver : inouï ! Ça nous réconforte après nos tribulations concernant le passage en ferry vers le Panama (dont nous suivons l'avancée depuis l'Italie sur internet ) . Ici, comme c'est la 1ère traversée, on n'est au courant de rien, ou de presque rien. Nous allons encore laisser passer une semaine en faisant du tourisme sur la côte caraïbe vers l'est de Cartagena, avant de revenir à l'agence de voyage qui va s'occuper de nos billets. Départ le 28 ou le 30 octobre, en principe.

 

Nous ne rêvons que d'une chose : nous planter au bord de quelque plage calme, avec de l'ombre et ne plus rien faire !!!

 

Adieu, la Colombie

 

samedi 18 octobre

 

 

 

En guise de bilan, avant de quitter l'Amérique du Sud pour l'Amérique Centrale :

 

  • la zone caraïbe de Santa Marta nous a déçus : les villes sont sans caractère-buildings et chantiers- les villages sont « moches », négligés et sales,les plages auxquelles nous rêvions sont exploitées avec bars, musique, commerces et l'espace est occupé par des rangées d'abris de toile contre le soleil et chaises en plastique blanc. Et pourtant, on vante la beauté du Parc National Tayrona ! Nous, nous avons jeté l'éponge . Sans doute notre ressenti aurait-il été plus positif si nous avions été en bateau vers les îles et si nous avions entrepris le trek de 4 jours vers la « Cité Perdue », clou du Parc.

  • La chaleur et les insectes piqueurs nous ont fait fuir vers les contreforts de la Sierra Nevada, à Minca. Nous avons passé 4 jours dans une finca de café offrant aussi un hôtel qui accepte les campeurs, l'Hostal Colonial, à 2 km après le village atteint par une route pourrie. L'altitude de 700 m permet de respirer et de dormir la nuit. La végétation est luxuriante, on accède au rio et aux cascades dans une gorge. Wifi, eau, électricité, douche, piscine, hamacs pour la sieste sous la véranda et des promenades tout autour. Il y a pire sort que le nôtre !

  • Un bivouac pratique et finalement pas si bruyant que nous ne le craignions, à l'aéroport de Santa Marta où , au milieu de taxis sympas, profitant du wifi de l'aéroport, des toilettes pour l'eau, nous avons pu nous rafraîchir à la plage qui borde la piste d'atterrissage et dormir relativement au calme.

  • Malgré cette dernière impression plus négative (mais il en faut pour tous les goûts), vous savez tout le bien que nous pensons de ce pays et de ses habitants. Nous y avons passé 2 mois et il resterait beaucoup de choses encore à découvrir.

  • Uruguay, Argentine nord, Bolivie : 1 mois et demi

  • Pérou-Equateur : 1 mois et demi

  • Colombie : 2 mois

  • Kilomètres parcourus depuis l'Uruguay : 15 000 ; en Colombie : 5000

  • Mécanique : nous allons essayer de faire changer la suspension auxiliaire en partie HS et les plaquettes de frein en revenant à Cartagena pour y prendre le ferry ( nous n'avons pas encore les billets)

  • Santé : RAS

     

 

En attente du Ferry pour Panama

 

Nous avons enfin notre billet pour le ferry vers le Panama, l'assurance obligatoire se prendra sur le bateau, nous devons nous présenter au port mardi à 8 h du matin, pour embarquer à 7h du soir : ça promet ! La douane va vider les véhicules ! Il nous faudra bien tout ce temps pour réemballer  le matériel! C'est 3 fois moins cher que ce que nous attendions ( container pour la voiture et avion+hôtel pour nous).

 

Nous avons mis à profit les jours passés à Cartagena : les plaquettes de frein sont changées, les bouteilles de gaz pleines, les diverses petites réparations effectuées, le boudin de suspension , hélas, ne sera jamais opérationnel, il y a une fuite ailleurs et Georges a passé, en vain, beaucoup de temps couché sous la voiture. Nous avons fréquenté Mac Do, les pizzerias, les supermarchés climatisés.

 

Nous bivouaquions en ville, dans le quartier moderne de Bocagrande, non loin d'une plage, près de l'hôtel Hilton : chaleur torride et épaisse (36°- 30° la nuit) , bruit : difficile de dormir. Nous avons tenu 5 jours, avec un intermède à la Playa Blanca : l'eau était chaude comme de la soupe ! Nous y avons rencontré deux jeunes cyclistes français drômois et leur ami colombien, qui font le tour du continent et viennent de passer 4 mois au Venezuela.

 

Autre rencontre avec des voyageurs français, Paulette et Raymond, en Ford Ranger et cellule Atlas, qui prennent demain le bateau avec nous. Nous avons fini avec eux et un autre voyageur en volkswagen - california( de Saint- Jean de Bournay dans l'Isère) notre séjour en Colombie sur une jolie plage à l'est de Cartagena où nous avons enfin un peu d'air et où nous pouvons dormir. C'est un plaisir aussi de rencontrer des compatriotes qui ont vécu les mêmes aventures que nous et qui, tous, sont ravis de leur parcours en Amérique du Sud.